Origine et histoire de la ferme du Maipas
La ferme du Maipas est une maison forte du tout début du XVIIe siècle située à Prez (Ardennes, Grand Est), dans les vallonnements de la Thiérache ardennaise, le long de la D34 entre Prez et Logny-Bogny. Il s’agit d’un logis d’architecture classique, construit au sortir de la Renaissance, surmonté d’un toit aux combles imposants. À la fin du XVIe siècle, le fief dit Mapas ou Mespas appartenait à la famille Brodart, notamment à Nicolas Brodart, maître des forges, marié à Marie Simonnet, issue d’une grande famille bourgeoise de Rethel. Un seigneur écossais, Charles de Douglas, seigneur d’Arrancy, épousa une descendante des Brodart, Française Brodart, et vint habiter le Maipas ; il est fréquemment cité comme le constructeur du logis. Son fils, Charles Archanbault de Douglas, vendit les terres de Thiérache et le domaine passa ensuite à la famille Piermez, qui y résida. La propriété appartint par la suite à Claude de Saint-Yves, garde général des poudres et salpêtres, puis, au XIXe siècle, au baron Jacques Louis Hulot. Le Maipas perdit rapidement sa vocation de logis pour devenir le siège d’une importante exploitation agricole, mais conserva son intégrité architecturale et fut épargné par les conflits. L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1926. Le bâtiment est visible depuis l’extérieur mais n’est pas ouvert au public ; c’est une propriété privée.
L’entrée se fait par un porche charretier en anse de panier, avec, à droite, une porte piétonne ; ces deux ouvertures sont encadrées de pierres appareillées, la porte piétonne étant surmontée de pierres évoquant des boulets encastrés. En franchissant ce porche, le corps principal se présente, encadré par quatre pavillons carrés coiffés de toits en losange et en pointe, à la manière de bastions. L’ensemble comporte seulement deux niveaux, percés d’étroites fenêtres rectangulaires, et est ceint d’une corniche à petits modillons formant une ceinture continue. Le perron précède la porte d’entrée, légèrement décentrée, prise dans un encadrement classique surmonté d’un tableau de pierres noires et d’un second tableau orné de boulets en demi-relief, l’un des rares éléments décoratifs sur une façade par ailleurs sobre. Les fenêtres conservent la trace de barreaux qui les protégeaient, et l’on remarque des vestiges de fossés. À droite du bâtiment principal, un mur relie un pavillon rectangulaire séparé, vestige d’autres constructions.