Origine et histoire de la ferme fortifiée
La ferme fortifiée de Charbogne se trouve au centre du village, le long de la D14 (Grande Rue), dans les Ardennes. Pour Suzanne Briet, cet édifice est un exemple typique des bâtiments défensifs du XVIe siècle. Il présente un plan quadrangulaire simple, construit en plaine, avec peu d'ouvertures et des tours d'angle. Au nord se trouve une porte charretière, ancien pont‑levis, et des douves dont une partie a disparu. On remarque également des cheminées : la plus importante est dans la tour sud‑est, la mieux conservée dans la tour sud‑ouest. Son origine remonterait au XIIe siècle. Vers la fin du XVIe siècle, Henriette de Clèves, veuve de Louis de Gonzague, vend la seigneurie de Charbogne à Jean de Guiot, gouverneur de Mézières, qui fait édifier un château comprenant un corps de logis, des murs d'enceinte, les deux tours nord, le pont‑levis et les douves. En 1676 l'édifice est vendu à Antoine de Wignacourt. À partir de la fin du XVIIe siècle l'ensemble est peu entretenu et, à la Révolution, il est vendu comme « bien national ». Au XIXe siècle le château est rénové puis transformé en ferme : le corps de logis devient écurie, la tour sud‑est sert de grenier à grain et les deux tours nord abritent des bergeries. Pendant la Première Guerre mondiale la tour nord‑est et une partie des étables sont détruites. Après d'autres périodes de délaissement, le corps de logis s'écroule en 1989, suivi rapidement par la grange et par deux tours orientales. La propriété, laissée à l'abandon, est rachetée en 2006 par un particulier qui entreprend des travaux pour la transformer en gîte touristique. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1948.