Ferme fortifiée des Ybourgues à Limans dans les Alpes-de-Haute-Provence
Patrimoine classéPatrimoine ruralFerme fortifiée
Ferme fortifiée des Ybourgues à Limans
Les Ybourgues
04300 Limans
Crédit photo : Marianne Casamance - Sous licence Creative Commons
Propriété privée
Frise chronologique
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1207
Première mention des Ybourgues
Première mention des Ybourgues 1207 (≈ 1207)
Les Ybourgues apparaissent dans les sources à l'occasion d'un échange entre l'évêque de Sisteron et les chanoines de Cruis.
1271
Début de la co-seigneurie
Début de la co-seigneurie 1271 (≈ 1271)
Reconnaissance de l'évêque comme seigneur des Ybourgues, marquant le début d'une co-seigneurie avec Limans.
1293 et 1308
Achat du château
Achat du château 1293 et 1308 (≈ 1308)
Achat du château par les évêques à la famille Vilana, attestant l'existence d'une construction à cette période.
XIIIe et XIVe siècles
Politique d'implantation épiscopale
Politique d'implantation épiscopale XIIIe et XIVe siècles (≈ 1450)
Acquisition de droits et de biens par les évêques de Sisteron dans le terroir des Ybourgues.
1609
Acquisition par les Forbin-Janson
Acquisition par les Forbin-Janson 1609 (≈ 1609)
La famille Forbin-Janson acquiert le château et la seigneurie des Ybourgues.
1978
Inscription partielle
Inscription partielle 1978 (≈ 1978)
L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques.
2019
Protection totale
Protection totale 2019 (≈ 2019)
La protection est étendue à la totalité de la ferme fortifiée des Ybourgues.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Façades et toitures de la ferme ; pigeonnier (cad. F 87, 89, 91, 119) : inscription par arrêté du 29 décembre 1978 ; le château des Ybourgues, en totalité, ainsi que le sol des parcelles, tels que délimités en rouge sur le plan annexé à l'arrêté (cad. F 87, 89, 90, 91, 119 et 190) : inscription par arrêté du 28 mai 2019
Personnages clés
Famille Vilana
Ancienne propriétaire du château des Ybourgues, ayant vendu le château aux évêques de Sisteron.
Famille Forbin-Janson
Famille noble ayant acquis la seigneurie des Ybourgues en 1609.
Origine et histoire de la ferme fortifiée
Le château des Ybourges, dit aussi ferme fortifiée des Ybourgues, est implanté sur la commune de Limans, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les Ybourgues apparaissent dans les sources dès 1207, à l'occasion d'un échange entre l'évêque de Sisteron et les chanoines de Cruis concernant l'église locale sous le vocable de Sainte-Marie. Le castrum est mentionné dans les textes de 1249, 1268 et 1271, souvent en relation avec cette même église. Plusieurs chartes des XIIIe et XIVe siècles témoignent d'une politique systématique d'implantation des évêques de Sisteron dans ce terroir, d'abord par la reconquête spirituelle — l'église revenant à leur prérogative en 1269 — puis par l'acquisition de droits et de biens. La reconnaissance de l'évêque comme seigneur des Ybourgues en 1271, à la suite d'un litige avec la famille Vilana, marque le début d'une co-seigneurie entre Limans et les Ybourgues qui perdura jusqu'à la Révolution. L'achat du château par les évêques à la famille Vilana s'est fait en deux temps, en 1293 puis en 1308, ce qui atteste l'existence d'une construction à cette période. À partir du XIVe siècle, la seigneurie et le château restent étroitement associés au fief de Limans, partagé entre plusieurs familles sous l'Ancien Régime, la plus connue étant celle des Forbin-Janson, qui en fit l'acquisition en 1609. Pendant toute cette période, les co-seigneurs fermèrent la seigneurie et n'y résidèrent pas, en tirant surtout des revenus agricoles et fonciers. Le château épiscopal perdit sa fonction militaire et fut progressivement transformé en exploitation agricole ; ses vastes volumes voûtés furent utilisés comme remises, ce qui a contribué à préserver son aspect médiéval. L'analyse architecturale distingue deux grandes phases de construction, mais l'ensemble conserve une allure homogène indiquant des campagnes de travaux très rapprochées, probablement à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle. Le premier niveau du corps central et des deux ailes en retour est voûté en berceau et percé de quatre portes charretières et de deux portes piétonnes, toutes couvertes d'arcs en tiers point finement clavés. Enfin, les élévations intérieures ont été remaniées à la fin de la période moderne par des murs de refend et quelques percements tardifs. L'édifice a été partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 1978 ; cette inscription a été remplacée par une protection couvrant la totalité de la ferme par arrêté du 28 mai 2019.