Origine et histoire de la ferme Saint-Gilles
Un édifice existe sur le site dès le XIIe siècle, et la chapelle, avec ses peintures murales, est mentionnée en 1325. Cette mention de 1325 correspond peut‑être à des travaux d'agrandissement et à l'ajout d'un nouveau chœur. Le prieuré était alors dépendant du prieuré Saint‑Pierre de Colmar, lui‑même rattaché à l'abbaye de Payerne. L'introduction de la Réforme à Colmar en 1575 se traduit par l'acquisition du domaine par la ville, qui l'exploite comme ferme jusqu'en 1714. Une visite en 1621 signale le mauvais état des bâtiments et le délaissement de la chapelle. Après une remise en état sommaire, l'église est réconciliée en 1713, puis, en 1714, Louis XIV fait passer le prieuré au grand chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Une nouvelle statue de saint Gilles est alors réalisée, sans doute d'après l'ancienne statue médiévale aujourd'hui conservée dans la chapelle Notre‑Dame‑du‑Bon‑Secours à Wintzenheim. D'importants travaux sont entrepris en 1777 : la toiture de la chapelle est refaite et réunie à celle du logis, de nouvelles fenêtres sont percées en façade, l'arc triomphal est transformé en arc en plein‑cintre, et les peintures murales sont recouvertes de plâtre. À la Révolution, le prieuré est vendu comme bien national et la ville de Colmar en devient de nouveau propriétaire en 1793. Le pèlerinage reprend à partir de 1803. En 1815 le domaine est vendu à Jean Jacques Hanhart, négociant à Colmar ; la ferme actuelle est bâtie après cette date en intégrant les vestiges de la chapelle, qui est désacralisée et partagée en deux niveaux avec un logement à l'étage desservi par un escalier en bois. Un lanterneau est également construit dans les combles de l'aile ouest à cette époque. Depuis lors le domaine reste une exploitation agricole et les bâtiments n'ont subi aucune transformation importante. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2002.