Fondation Claude Monet à Giverny dans l'Eure

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Fondation Claude Monet à Giverny

  • 84 Rue Claude Monet
  • 27620 Giverny
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Crédit photo : Spedona (Spedona) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

La propriété (cad. C 847 à 850 ; D 218) : inscription par arrêté du 26 avril 1976

Origine et histoire de La Fondation Claude Monet

Claude Monet s'installe à Giverny en 1883 et devient propriétaire de trois parcelles comprenant trois maisons de la première moitié du XIXe siècle vers 1890; il réunit les constructions et aménage le site, créant notamment l'étang aux nymphéas et son pont japonais.
Entre 1911 et 1918 il fait construire un grand atelier à charpente métallique, éclairé par une verrière à double pente, aujourd'hui occupé par le service commercial du musée Claude-Monet, créé en 1980.
La maison et les jardins de Claude-Monet à Giverny, propriété de l'Académie des beaux-arts, constituent le deuxième site le plus visité de Normandie après le Mont-Saint-Michel ; la fréquentation, évaluée à 530 000 visiteurs en 2010, a continué d'augmenter pour atteindre 750 000 en 2023.
La propriété a reçu le label « Maisons des Illustres » (2012), le label « Jardin remarquable » (2011) et est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 26 avril 1976.

À la fin de son bail à Poissy, en avril 1883, Monet recherche une maison éloignée de Paris et découvre Giverny depuis le petit train entre Vernon et Gasny ; il loue la « maison de paysan » du Pressoir, bordée par la rue du Haut et le chemin du Roy, et s'y installe le 29 avril 1883.
Le domaine, clos de murs et appelé le Clos Normand, s'étend sur 96 ares ; un mois après son arrivée Monet transforme le jardin, construit trois serres et achète un terrain de l'autre côté du chemin du Roy où il parvient à creuser un étang.
Il achète la propriété en 1890 et fait édifier en 1895 le pont japonais afin de laisser passer la lumière sous la passerelle.
Monet réaménage la maison aux couleurs de sa palette : portes et volets verts, salle à manger jaune chrome ornée d'estampes japonaises à dominante bleue, cuisine carrelée de faïence bleu et blanc de Rouen avec meubles laqués bleu ciel.
Il détourne un bras de l'Epte pour alimenter l'étang et, collectionneur de revues horticoles, recrute jusqu'à sept jardiniers, dont l'un est chargé d'enlever chaque jour les gouttes sur les nénuphars.

À sa mort le 5 décembre 1926, Michel Monet hérite de la propriété, des tableaux présents et d'une importante collection de 243 estampes japonaises ; peu attiré par la demeure, il laisse Blanche Monet‑Hoschedé assurer l'entretien avec le jardinier Lebret.
Après la disparition de Blanche en 1947, le jardin est presque abandonné.
Michel Monet meurt en 1966 ; sans héritier, il lègue la propriété et les collections à l'Académie des beaux-arts, qui, faute de moyens financiers suffisants, refait la toiture, protège les estampes et transfère les peintures restantes au musée Marmottan.
Un reportage de l'ORTF diffusé le 15 mars 1966 montre la maison encombrée de tableaux inventoriés et l'atelier à l'état d'abandon, la visite étant guidée par le notaire chargé d'administrer les biens.

Après la disparition de Jacques Carlu en 1977, l'Académie confie le sauvetage de Giverny à Gérald Van der Kemp, qui constate le délabrement de la maison et la désolation du jardin.
Devant l'insuffisance des financements publics, Gérald Van der Kemp et son épouse font appel à des mécènes américains, notamment la Versailles Foundation‑Giverny Inc. de New York, et les donations permettent d'engager une vaste campagne de restauration.
Pendant trois années, la maison, les ateliers, le mobilier et les estampes sont restaurés ; Gérald Van der Kemp et le jeune chef jardinier Gilbert Vahé refont vivre les jardins en abattant les arbres morts, retravaillant les parterres, retracant les allées et reconstruisant le pont japonais à l'identique en conservant les glycines plantées par Monet.
Les berges sont consolidées par des palplanches, et archives, photographies et témoignages aident à retrouver les plans et les variétés cultivées par Monet, certains cultivars disparus étant remplacés par des semblables.
Pour accueillir le public, les allées sont élargies, cimentées et bordées de briques.

La Fondation Claude Monet est créée en 1980 et la propriété ouvre au public le 1er juin ; elle devient rapidement une destination prisée par des visiteurs du monde entier.
À la mort de son mari en décembre 2001, Florence Van der Kemp devient conservateur de la Fondation Claude-Monet et poursuit les travaux jusqu'à sa disparition en février 2008.
Hugues Gall est directeur de la Fondation Claude‑Monet entre mars 2008 et mai 2024.

La maison se visite : au rez-de-chaussée le petit salon bleu, l'épicerie, le salon-atelier, la salle à manger ornée d'estampes japonaises et la cuisine aux carreaux de Rouen avec une grande cuisinière et des ustensiles de cuivre ; au premier étage les appartements privés comprennent la chambre de Monet, celle d'Alice et leurs cabinets de toilette, et depuis 2013 la chambre de Blanche Hoschedé est ouverte au public.
La maison abrite près de 250 estampes ukiyo-e des XVIIIe et XIXe siècles, dont des œuvres de Kitagawa Utamaro, Katsushika Hokusai et Utagawa Hiroshige ; y figurent notamment un exemplaire de La Grande Vague de Kanagawa et une représentation du Mont Fuji d'Hokusai.

Devant la maison, les jardins reconstitués comprennent le Clos Normand et le Jardin d'eau.
Le Clos Normand, façonné à partir des connaissances picturales de Monet, était à l'origine une pommeraie et un potager ; il s'organise autour d'une grande allée et de massifs bordés de buis taillés, et Monet le transforme en plantant des milliers de fleurs selon un plan rectiligne, remplaçant certains arbres par des arceaux métalliques et composant des massifs de capucines, roses, jonquilles, tulipes, narcisses, iris, pavots d'Orient et pivoines.
Le Jardin d'eau, acquis en 1893, témoigne de la fascination de Monet pour le Japon : il y installe un pont japonais peint en vert, plante bambous, ginkgos biloba, érables, pivoines arbustives japonaises, lys et saules pleureurs, et met en place des nymphéas au fond du bassin ; son entretien exigeait la présence quotidienne d'un jardinier.

Le jardin a par ailleurs servi de décor à des tournages, notamment pour des scènes de Minuit à Paris de Woody Allen tournées le 6 août 2010 et pour La Venue de l'avenir de Cédric Klapisch en 2024.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Ouverture annuelle : tous les jours du 23 mars au 1er novembre 2018 inclus, de 9h30 à 18h00 - dernière admission 17h30
  • Tarif individuel : Adultes : 9,50 € Enfants + de 7 ans et étudiants : 5,50 € Enfants - de 7 ans : gratuit
  • Tarif de groupe : Pour les groupes de plus de 20 personnes, la réservation est obligatoire.Adultes : 8 €
  • Contact organisation : 02 32 51 90 31
  • Equipements et Détails

    • Accès handicapé
    • Animations
    • Boissons sur place
    • Boutique souvenir
    • Dépose minute
    • Guide
    • Parking à proximité
    • Restauration sur place
    • Zone WiFi