Origine et histoire de la Fondation Vasarely
La Fondation Vasarely, située dans le quartier du Jas-de-Bouffan à Aix-en-Provence, est un centre architectonique créé par Victor Vasarely (1906-1997) et son épouse Claire. Vasarely élabore à partir de 1966 le projet visant à rassembler deux aspects de son œuvre : la production picturale d'art optique et une partie théorique. La présentation de la partie picturale débute dès 1970 au château de Gordes, tandis qu'un bâtiment conçu par Vasarely est construit entre 1971 et 1976 par Jean Sonnier et Dominique Ronsseray, puis inauguré en 1976. L'édifice, signalé par une grande sculpture en V et par une façade aveugle à panneaux alternant motifs clairs et sombres, se compose de seize alvéoles hexagonales juxtaposées formant un volume de 90 mètres sur 45 et 12 mètres de hauteur. Les façades extérieures sont habillées d'aluminium anodisé montrant en alternance un grand disque noir sur fond argent et un grand disque argent sur fond noir, et intègrent une stylisation géométrique de la montagne Sainte-Victoire en noir et argent. L'ossature en béton est revêtue de panneaux d'aluminium et de vitrages, et l'éclairage intérieur repose sur des verrières zénithales. Conçu entièrement par Vasarely et financé par lui et son épouse, le bâtiment devait permettre l'intégration d'œuvres à l'architecture : quarante-quatre intégrations sont présentées au public à l'intérieur. La Fondation n'est pas un musée au sens strict mais un centre artistique plurifonctionnel destiné à l'exposition des intégrations, à des usages pédagogiques et à favoriser les échanges autour de la création contemporaine. Vasarely et Claire ont créé la fondation pour rendre l'œuvre accessible au plus grand nombre, assurer son indépendance vis‑à‑vis des marchands, des administrations, des financiers et des partis politiques, et utiliser les revenus pour des actions d'utilité publique. Ils ont doté et financé l'institution par la vente d'œuvres, et la fondation a été reconnue d'utilité publique en 1971 avec des donations inaliénables pendant plus de vingt‑cinq ans. L'établissement porte la volonté de Vasarely de promouvoir une « Cité polychrome du bonheur » et de combattre ce qu'il considérait comme les nuisances visuelles et l'uniformité architecturale de son époque. Située en bordure sud‑ouest d'Aix, la fondation accueille aujourd'hui des expositions temporaires et d'autres événements culturels ; elle bénéficie de l'appellation Musée de France, est classée au titre des Monuments historiques depuis 2013 et a reçu environ 101 677 visiteurs en 2019. La gestion a connu plusieurs étapes : l'Université d'Aix‑Marseille III a assuré la direction de 1981 à 1993. En 1995, un arbitrage successoral au profit des deux fils entraîna le retrait des éléments transportables du fonds, notamment 430 toiles, 798 études et 18 000 sérigraphies. Des procédures judiciaires ont suivi : la cour de cassation, le 28 février 2024, a confirmé l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 1er février 2022 qui avait annulé l'arbitrage et ordonné la restitution de 87 œuvres par un avocat, et la cour d'appel de Paris, le 5 juillet 2024, a validé la saisie par le FBI, le 11 avril 2023, de 112 œuvres parmi les 600 transportées en 2012 à Porto Rico. Aujourd'hui, la fondation est gérée au quotidien par une équipe d'une dizaine de personnes présidée par Pierre Vasarely, avec les décisions organisationnelles prises par un Bureau. La programmation propose des visites guidées et contées, des parcours ludiques pour tous les âges, des ateliers pendant les vacances, des animations familiales le week‑end et la possibilité d'organiser des anniversaires. La fondation organise également des expositions temporaires, parfois en collaboration avec des institutions comme le Centre Georges Pompidou, et a accueilli des manifestations telles que « Sud Est, le constructivisme en héritage » (12 septembre 2020 - 31 janvier 2021) ainsi que d'autres expositions et projets artistiques entre 2016 et 2020. La Fondation Vasarely demeure pensée comme une œuvre totale mêlant art et architecture, destinée à rendre l'art accessible et à inscrire la création dans la vie urbaine.
