Origine et histoire de la fontaine d'Aigoulène
La fontaine d'Aigoulène, située à Limoges (Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine), est surtout connue pour sa vaste vasque monolithe en granit. Déposée au Champ-de-Foire (actuelle place Winston-Churchill) à la fin du XIXe siècle après son transport en 1889, la vasque a été restaurée en 1994 et réinstallée place Saint-Michel à la base d'une fontaine reconstituée. Selon la tradition, cette fontaine aurait été offerte par l'émir Aygoland, alors retenu prisonnier à Limoges, peu après la ruine de la ville par Pépin le Bref en 763. Elle fut perfectionnée par Pierre Audier, sénéchal du Limousin, vers 1200, puis restaurée au XIIIe siècle. En 1647, la fontaine fut ornée de douze mufles représentant des dauphins et des lions. La vasque présente une circonférence extérieure de douze mètres et une profondeur de soixante centimètres ; la mouluration de sa paroi extérieure se compose de trois boudins toriques entre lesquels s'intercalent deux moulures toriques concaves. Les têtes de dauphins et de lions qui l'ornaient ont disparu ; on distingue encore leurs emplacements par les trous d'évacuation des eaux, aujourd'hui obturés au ciment. Au centre de la vasque, un socle en granit portait autrefois une statue de saint Martial revêtu de ses ornements pontificaux, statue aujourd'hui disparue. Dans une relation de voyage publiée en 1643, Louis Coulon décrit la Fontaine d'Aygolen comme « l'unique ornement de la ville », formant deux étangs qu'on ouvrait deux fois par semaine pour nettoyer les rues. La vasque est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 16 septembre 1949. La fontaine fait l'objet de notices et de ressources documentaires, notamment dans la base Mérimée et la Bibliothèque numérique du Limousin.
