Origine et histoire
La fontaine d'Hiers, située à Hiers-Brouage (Charente-Maritime), est en réalité un réservoir — un bassin de rétention — qui accumulait l'eau des sources voisines avant de l'acheminer vers Brouage par deux kilomètres de canalisations en plomb. En 1580, Bernard Palissy proposa d'alimenter Brouage par une source du bois d'Hiers ; le projet fut réalisé en 1617-1618 par Martin de Barrière. En 1633, Richelieu étendit le système hydraulique en installant des regards tous les 200 mètres et en aménageant une fontaine royale devant l'église de Brouage, aujourd'hui disparue. L'édicule d'Hiers date probablement de cette période. Le réseau fut entretenu régulièrement par un fontainier attitré jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, mais l'implantation des tuyaux en milieu marécageux entraîna des réparations de plus en plus lourdes (1723, 1746-1749, 1759, 1761). Le système fut ensuite abandonné au profit de citernes et la tuyauterie de plomb fut récupérée vers 1805 par l'Armée ; seul le réservoir d'Hiers subsista. Vers 1850, le local servit de maison d'arrêt puis de refuge pour les indigents jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Le bâtiment est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 9 mars 1999.
L'édicule est une construction carrée en pierre de taille, les angles traités en bossage. Chaque face est ornée d'un bandeau horizontal encadrant un panneau en table saillante. Au-dessus de la corniche moulurée subsistent, sur trois côtés, les départs d'un fronton cintré dont le tympan est occupé par un écusson bûché. La façade sud présente les deux seules ouvertures : une porte rectangulaire surmontée d'une fenêtre qui coupe la corniche et s'élève dans le tympan du fronton. L'édicule est couvert d'une voûte d'arête appareillée dont l'extrados constitue la toiture à l'impériale.
