Origine et histoire de la fontaine de Beaune-Semblançay
Située au centre du jardin de Beaune-Semblançay, la fontaine est une œuvre du XVIe siècle, toujours fonctionnelle et classée au titre des monuments historiques depuis le 12 juillet 1886. Après les destructions du quartier nord, les vestiges de l'hôtel de Beaune-Semblançay ont fait l'objet de projets de valorisation dès décembre 1940 ; l'idée d'un jardin, reprise par Camille Lefèvre et Jean Dorian puis approfondie par Pierre Patout, a conduit à l'aménagement d'un square face à la Chambre de commerce. Le service des Monuments historiques a protégé la chapelle en août 1941 et classé en octobre 1947 un pan d'élévation de l'ancienne galerie ; un transfert des vestiges au château du Plessis a été envisagé en 1950 puis abandonné, de même que des plans proposés par Bernard Vitry pour un bâtiment administratif. À partir de juin 1954, Pierre Patout et Pierre Labadie reprennent les études pour organiser l'îlot G autour d'un « jardin de Beaune-Semblançay », dénomination proposée par le conseil municipal en juin 1956, et la fontaine, rapatriée depuis la place du Grand-Marché, est installée au centre de la composition en juillet 1957 après des travaux entrepris à la fin de 1956. Le jardin a été réaménagé en 2005 par l'architecte-paysagiste Philippe Herlin et enrichi d'une œuvre de l'artiste Cécile Pitois.
Vers 1505, l'approvisionnement en eau de Tours ne reposait plus sur l'aqueduc antique et le captage ancien s'avérant insuffisant, on fit appel en 1507 au maître fontainier Pierre de Valence pour capter les sources du Limançon à Saint-Avertin ; les eaux de cette source desservaient alors six fontaines publiques de la ville, dont celle de Beaune-Semblançay. Michel Colombe, installé à Tours en 1496, dirigeait un important atelier où travaillaient notamment son neveu Guillaume Regnault puis le gendre de celui-ci ; la fontaine de Beaune-Semblançay est due à Bastien François et à son frère Martin.
Le bassin de la fontaine est en pierre de Volvic et a été financé par la municipalité ; la pyramide qui le surmonte, haute de 4,20 m, est formée de quatre blocs de marbre que Jacques de Beaune fit venir de Gênes à ses frais. La pyramide porte les monogrammes de Louis XII et d'Anne de Bretagne ainsi que les blasons de France et de la ville de Tours, dont les fleurs de lys ont été détruites, probablement à la Révolution, et le blason de la famille de Beaune ; elle était autrefois couronnée d'une terrasse fleurie supportant une couronne et un crucifix.
Depuis sa construction, la fontaine a changé plusieurs fois d'emplacement : installée au Carroi de Beaune dès 1511, démontée et mise en réserve en 1777 pour permettre l'ouverture de la rue Royale, placée en 1820 sur la place du Grand-Marché, elle est revenue en 1958 dans le jardin de Beaune-Semblançay ; elle a toujours été alimentée et fonctionnelle aux différents emplacements qu'elle a occupés. En juillet 2012, la partie terminale de la fontaine a été volontairement brisée, amputant l'édifice d'un mètre environ, et début février 2022 la restauration n'avait pas encore été réalisée.
Pour y remédier, la Fondation du patrimoine a lancé en mai 2025 une collecte visant 65 500 €, afin d'engager des travaux à partir de septembre 2026 : suppression des reprises inappropriées, restitution des éléments disparus et nettoyage soigné de la pierre, sans remise en eau, sous la conduite de la Ville de Tours.