Origine et histoire
Le nom « fontaine de l'Éperon » désigne au moins deux fontaines publiques distinctes, l'une en France et l'autre à Florence en Italie. En France, la fontaine s'inscrit dans une campagne d'aménagement urbain sous le Second Empire ; bien qu'elle soit datée 1856, elle a probablement été édifiée entre mars 1857 et septembre 1858. En 1857, la municipalité de Billom a voté la création de trois nouvelles fontaines, dont celle de l'Éperon ; le projet a été conçu par l'architecte clermontois H. Taché et réalisé par le sculpteur Pierre Béraud. Le traité entre la commune et le sculpteur date de mars 1857 et le procès-verbal de réception des travaux en septembre 1858. Le décor de cette fonte mêle des réminiscences de l'antiquité romaine et témoigne du goût éclectique de l'architecte, peu courant dans le Puy-de-Dôme. Le projet initial prévoyait une tête de grenouille crachant l'eau dans le bassin, remplacée lors de la réalisation par un masque de femme. À Florence, la Fontana dello Sprone se situe entre la Via dello Sprone et le Borgo San Jacopo, sous une terrasse de la Casa dei Frescobaldi, et est considérée comme l'une des fontaines publiques les plus remarquables et élégantes de l'Oltrarno. L'éperon en pierre porte un bouclier aux armes des Médicis et une fontaine dont le jet sort d'un mascaron se déversant dans un bassin en forme de coquille. Le mascaron, de style maniériste tardif, a longtemps valu à la fontaine une attribution à Bernardo Buontalenti ; on suppose aujourd'hui qu'elle fut érigée à la fin des travaux de l'aqueduc commandé par Ferdinand II en 1638-1639 et exécutée par le sculpteur Francesco Generini. L'élément est mentionné dès 1608, dans le cadre des aménagements liés au mariage de Côme II de Médicis et de Marie-Madeleine d'Autriche. La fontaine florentine a été restaurée au début du XIXe siècle par Giuseppe Del Rosso, puis de nouveau en 1944 après des dommages de guerre. Elle se caractérise par de grandes spirales élégantes sur le bord du bassin en coquille ; l'eau jaillit du mascaron, descend dans ce bassin, puis s'écoule vers un réservoir inférieur destiné à la collecte et à l'évacuation.
