Origine et histoire de la Fontaine des Haudriettes
La fontaine de Joyeuse, parfois nommée fontaine Saint-Louis, se trouve au 41 rue de Turenne dans le 3e arrondissement de Paris et est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 6 mars 1925. Elle remplace une fontaine antérieure, adossée à l'hôtel de Marc Miron (construit vers 1580), qui avait été élevée en 1687 et portait déjà le nom de Joyeuse. La fontaine actuelle, installée en 1847, est alimentée par le canal de l'Ourcq et s'inscrit dans le programme municipal de fourniture d'eau au Faubourg Saint-Antoine alors très peuplé. Elle appartient à un ensemble de fontaines contemporaines au style comparable, comme la fontaine de la Roquette (1847) ou la fontaine Sainte-Eugénie, aujourd'hui détruite, et est ornée par le sculpteur Isidore-Romain Boitel (1812-1860). Restaurée en 2008, elle est illuminée la nuit, mais son intérieur n'est plus accessible. L'édicule, adossé aux immeubles et large d'environ trois mètres, s'ouvre par une arcade ionique abritant une niche en cul-de-four dont l'entablement porte les armoiries de la Ville de Paris. Dans la niche se trouve une petite statue en zinc représentant un enfant tenant une jarre inclinée d'où s'écoule l'eau ; la base porte l'inscription « OURCQ ». La statue repose sur un piédestal en marbre au centre d'un bassin semi-circulaire qui supporte une vasque en forme de coquille recueillant le jet ; l'eau s'évacue par un mascaron de bronze et une grille scellée dans le sol. Le cul-de-four est décoré d'un bas-relief montrant divers animaux aquatiques parmi des roseaux, notamment un héron, une grenouille, un cygne et un serpent. La fontaine a inspiré un conte de Jean-Louis Bouquet, La fontaine de Joyeuse, paru en 1949 ; cette nouvelle fantastique propose un historique de la fontaine et situe l'intrigue à la fois pendant la Révolution française et dans la première moitié du XXe siècle, puis paraît dans sa version définitive en 1978 dans le recueil Les filles de la nuit.