Origine et histoire de la fontaine-réservoir Sainte-Marie
Le cloître Sainte‑Marie, ancien couvent des Visitandines, se situe dans le centre de Rouen, entre les rues Louis‑Ricard et Beauvoisine. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Le 6 mars 1629, la ville de Rouen a reconnu l’établissement des religieuses de la Visitation de Sainte‑Marie à la suite d’une requête de Jean‑François de La Guiche et de son épouse Susanne Aux Épaules. Les sœurs sont arrivées le 23 octobre 1630 ; elles logèrent d’abord près du couvent des Minimes avant de s’installer rue Beauvoisine. Le couvent a été bâti entre 1680 et 1691, et l’église conventuelle, commencée le 6 août 1711 par l’architecte dominicain Pierre Caumont, a été achevée au XVIIIe siècle. En 1642, sept sœurs sont parties de ce couvent pour fonder un second établissement de la Visitation dans le quartier est de Rouen. Pendant la Révolution, le couvent a servi à interner les religieuses insermentées et l’église a été détruite. À partir de 1828, une partie des locaux a accueilli le Muséum d’histoire naturelle de Rouen, tandis qu’en 1831 l’autre partie a été occupée par le Musée départemental des antiquités ; le Muséum a fermé en 1996 pour vétusté et a rouvert en 2007. Les jardins du cloître conservent plusieurs éléments remarquables, notamment l’original de la fontaine de la Croix‑de‑Pierre et le portail du couvent des Clarisses, transféré en 1908. Les armes du couvent, celles des Visitandines, se blasonnent ainsi : champ d’or, au cœur de gueules percé de deux flèches d’or, enfermé dans une couronne d’épines de sinople aux épines ensanglantées de gueules, avec une croix de sable fichée dans l’oreille du cœur ; le cri d’armes est « Vive Jésus ». Parmi les abbesses figurent Mère Marguerite Guérin (1632‑1636), Anne‑Thérèse de Préchonnet (1638‑1641), sœur Françoise Marie Hélye (1655), Jeanne Marie de Bauquemare (1667, 1693), Marie Louise Croiset (1696‑1701), Marguerite Séraphique Gréard (1720), Marie Agnès Gréard (1726‑1730), Marguerite Angélique Le Couteulx (1739, 1742, 1748, 1764), Mère Julienne Angélique Belard (1745, 1746, 1754), Marie Arsene de Goderville (1776‑1780) et Catherine Angélique Delahaye (1772, 1781‑1788).