Période
XVIIe siècle, 3e quart XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Parcelles du parc et parcelle G 169 abritant les vestiges du site industriel (cad. G 166, 167, 169 à 174, 177 à 181) : inscription par arrêté du 21 mai 1990 ; Château avec ses deux pavillons ; communs et fuye ; deux grilles d'entrée ; murs de clôture du domaine et cour d'honneur (cad. G 166, 167, 170, 171, 174 à 176, 179, 181) : classement par arrêté du 20 décembre 1991
Origine et histoire de la Forge
La forge de Verrières, créée vers 1595 et entièrement reconstruite en 1661 pour le duc de Mortemart, s'implante dans la vallée de la Dive où un étang de 20 hectares a été aménagé. Propriété des ducs de Mortemart jusqu'à la Révolution, elle a été affermée aux Robert de Beauchamps, maîtres de forges de père en fils, qui en devinrent propriétaires lors de la vente comme bien national. L'établissement fut réuni à celui de Goberté sur la commune de Gouex en 1787. À proximité du logis du maître des forges, édifié entre 1764 et 1768, le site comptait en 1798 un atelier de forge composé de trois feux, deux affineries et une chaufferie, un haut fourneau avec sa chambre, deux halles à charbon, une halle à castine, une grange pour le bois, un magasin à fer, des boutiques de maréchal et de charpentier, une écurie et des logements pour dix ouvriers. En 1836 la forge était alimentée par une machine à pistons ; en 1849 y fonctionnaient quatre roues hydrauliques, deux marteaux à drome, deux martinets à bascule et une machine soufflante de 25 chevaux. En 1840 l'entreprise employait 43 ouvriers et vendait le fer et la fonte dans la Vienne, les Deux-Sèvres et la Vendée. Quatre logements de contremaîtres furent édifiés en 1851 et 1852. L'activité métallurgique cessa en 1886 ; une partie des bâtiments fut démolie et d'autres furent transformés pour accueillir une distillerie, dont un atelier de fabrication construit en 1888 puis agrandi en 1890. En 1901 une centrale hydroélectrique fut édifiée au sud de l'ancienne chaufferie ; y fut installée la turbine Teisset, Brault et Chapron, toujours en place, ainsi que deux générateurs Hillairet Huguet de 1904. La distillerie cessa son activité en 1910 et les locaux furent reconvertis en dépendances agricoles. Il ne semble subsister aujourd'hui qu'un corps de bâtiment du côté est de l'atelier de fabrication de la distillerie. L'ensemble formé par le logis du maître et les vestiges industriels présente un intérêt archéologique et historique important, l'exploitation ayant joué un rôle majeur dans l'activité métallurgique du Poitou.