Forge du Moulinet de Saint-Front-sur-Lémance dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge

Forge du Moulinet de Saint-Front-sur-Lémance

  • D440
  • 47500 Saint-Front-sur-Lémance
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Forge (cad. A 434) : inscription par arrêté du 29 octobre 1975

Origine et histoire de la Forge

La forge du Moulinet, située à Saint-Front-sur-Lémance (Lot-et-Garonne, Nouvelle-Aquitaine), est installée sur la rive gauche de la Lémance et est attestée dès le XVIIIe siècle. Elle produisait notamment des chaudières à sucre et, en 1812, servait à fondre des canons. L’activité industrielle a cessé en 1868. Le haut fourneau, seul vestige subsistant, porte l’inscription P. Rimontel, 1854 ; il figure parmi les derniers fourneaux du Quercy à utiliser le charbon de bois et n’a fonctionné que peu de temps, la production ne permettant pas de concurrencer les fers anglais. De plan carré en forme de pyramide tronquée, il est revêtu d’un parement en pierres de taille, renforcé par des tirants de fer aux angles ; il a conservé les quatre piliers du garde-corps et l’entrée du gueulard, voûtée en arc plein-cintre. Au XVIIIe siècle la forge appartenait au marquis de Fumel, puis elle fut acquise par la famille Laulanié. La production annuelle est indiquée à 2 000 quintaux métriques ; d’autres sources mentionnent également une production de 100 tonnes de fer. L’atelier fabriquait des instruments aratoires et surtout des chaudières expédiées vers les raffineries de Bordeaux et les colonies d’Amérique. Pendant la Révolution, une fonderie de canons en bronze travaillait pour l’Armée royale. En 1820 Joseph Laulanié dirigeait trois établissements : un haut fourneau, une affinerie et un moulin à blé à deux meules. La forge a été reconstruite en 1854 et un nouveau haut fourneau édifié avant 1857. L’impossibilité d’investir dans du matériel moderne pour lutter contre la concurrence étrangère a entraîné son déclin. La vente de l’usine, en 1868, à Jean Costes associé à Joseph Rabot, marque l’orientation vers l’industrie de la chaux. Par la suite, l’activité fut consacrée au broyage du calcaire dans les anciennes meules et à la cuisson du matériau à l’usine de Lasfargues. Un cubilot ajouté sur la face est du haut fourneau permit d’obtenir une fonte de seconde fusion avec une capacité annoncée d’environ 500 kg par heure. Entre 1945 et 1950, les ateliers de la forge et ce cubilot servirent à produire du matériel agricole à partir de ferraille refondue. Le site a été désaffecté dans les années 1950 puis restauré par la famille Delrieu, descendants de Jean Costes. Les vestiges du haut fourneau sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis le 29 octobre 1975. Au début des années 1830, une roue à aube actionnait le soufflet du haut fourneau et deux roues entraînaient les deux marteaux de l’affinerie ; on y trouvait encore une paire de meules à ciment et une roue hydraulique horizontale. L’effectif atteignait 24 ouvriers. La vallée de la Lémance, riche en minerai de fer, offrait aussi le bois pour le charbon de bois, l’eau pour la force motrice et la pierre à chaux (castine) utilisée comme fondant ; ces ressources expliquent l’implantation ancienne de forges dans la région. Les débuts de la métallurgie locale ont laissé des traces sous forme de scories, appelées localement « canailles », et, à partir du XVIe siècle, l’on voit apparaître des hauts fourneaux, dont plusieurs exemplaires entre Blanquefort-sur-Briolance et Bonaguil.

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