Forge-fonderie de Baignes en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge Fonderie

Forge-fonderie de Baignes

  • Rue des Forges
  • 70000 Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
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Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Forge-fonderie de Baignes
Crédit photo : Ginette Mathis - Sous licence Creative Commons
Propriété du département ; propriété privée ; propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

La halle et les logements ouvriers, façades et toitures (cad. B 430 à 432, 741, 742, 788, 790, 791, 841, 858, 871, 873, 874, 879, 899, 906 à 910) : inscription par arrêté du 4 juin 2007 - En totalité, les parties suivantes, telles qu'elles sont délimitées sur le plan joint à l'arrêté : les deux corps de logements ouvriers qui font face à l'entrée, l'orangerie, la grille nord ; le bâtiment en arc de cercle (écuries et magasins) ; la base de l'ancien haut-fourneau ; l'ancien bâtiment de la machine à vapeur, le grand bâtiment d'atelier à l'est, la maison du directeur de la fonderie, le pigeonnier ; la maison du maître de forge, ses communs, son jardin, sa cour et ses clôtures ; le réseau hydraulique, en grande partie enterré, depuis la Font jusqu'au bâtiment en arc de cercle et à l'orangerie ; les sols des parcelles B 430 à 432, 742, 788, 790, 791, 841, 858, 871, 873, 874, 879, 906 à 910 : classement par arrêté du 5 décembre 2012

Origine et histoire de la Forge-fonderie

Les anciennes forges-fonderies de Baignes sont attestées dès le milieu du XVIe siècle, avec une mention précise en 1549 où elles sont exploitées par Jean et François Vatelin. Au XVIIe siècle l’établissement comprend un haut fourneau et un moulin à la source de la Baignotte, ainsi qu’une forge située en aval au lieu-dit Petit Baignes ; la fenderie disparaît avant 1772. Gédéon Rochet acquiert le haut fourneau en 1700 et ses héritiers achètent la forge en 1733, puis la production se développe et approvisionne notamment les salines de Salins-les-Bains et de Montmorot. Sous la propriété de Jean‑François Rochet, au milieu et à la fin du XVIIIe siècle, l’usine augmente sensiblement sa production de fonte et de fer. Entre 1795 et 1807, Claude‑François Rochet remanie complètement le site du haut fourneau selon un plan symétrique probablement inspiré par l’architecte bisontin Jean‑Antoine Guyet : le haut fourneau ouvre sur une place en hémicycle encadrée par deux magasins en quart de cercle et prolongée par deux logements d’ouvriers formant la « rue neuve ». En 1814 l’usine passe à Isaac Blum qui reconstruit la tour du haut fourneau en 1818 ; le bâtiment sud en quart de cercle est détruit peu après, vraisemblablement par l’incendie de 1821, et est remplacé par une vaste halle. La forge connaît des difficultés liées au manque de bois et d’eau et cesse de fonctionner vers 1820, mais le haut fourneau est modernisé par l’installation progressive de machines soufflantes et de moteurs à vapeur et hydrauliques au cours du XIXe siècle. Acquis par Louis de Pourtalès en 1833 puis exploité par des loueurs et industriels successifs, l’établissement produit énormément au milieu du siècle avant d’être éteint en 1869 puis détruit; il est ensuite transformé en fonderie de seconde fusion. La société Tiquet fait évoluer le site au tournant du XXe siècle : ateliers en rez‑de‑chaussée contre les vestiges, dépôt de châssis, magasin, sablerie et nouvelles installations productives sont édifiés entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, et la production atteint des niveaux élevés autour de 1914. Pendant la Première Guerre mondiale l’usine fabrique de la fonte aciérée pour obus, puis entre les deux guerres elle se spécialise dans la fabrication de poêles, cuisinières, fourneaux et lessiveuses dont certains modèles sont émaillés dans des fonderies voisines ; après la Seconde Guerre mondiale la production et la vente déclinent et l’établissement ferme définitivement au début des années 1960. Les bâtiments et une importante collection de modèles et moules de fonderie ont été acquis par le Conseil général de la Haute‑Saône vers 2000 et le site bénéficie de plusieurs protections aux titres des monuments historiques (classement et inscription à la fin du XXe et au début du XXIe siècle). Sur le plan technique, le site illustre l’évolution des machines et des énergies : la demande d’une machine à vapeur en 1825 figure parmi les premières du département, une soufflerie à air chaud et des fours de dessiccation du bois sont signalés vers 1835, d’autres machines à vapeur sont autorisées et installées au milieu du siècle, et des turbines, cubilots et équipements de moulage complètent l’outillage jusqu’au XXe siècle ; en 2008 subsistent deux cubilots en très mauvais état et des éléments de transmission dans la salle des machines. L’effectif de l’usine varie au fil du temps : il est important à la fin du XVIIIe siècle, diminue puis remonte au début du XXe siècle avant de décliner à nouveau à l’après‑guerre. Parmi les bâtiments subsistants figurent la maison patronale à rez‑de‑chaussée surélevé et étage carré couverte d’un toit à croupes en ardoise, une halle à charbon à toit en demi‑croupes, des vestiges voûtés du haut fourneau en moellons de calcaire, un magasin en quart de cercle et des logements ouvriers dotés d’encadrements en bossage rustique, ainsi qu’un pigeonnier de plan carré aux angles abattus couronné de quatre frontons triangulaires. Les musées départementaux conservent une grande partie des objets liés à la production, catalogues et moules, témoignant de l’activité métallurgique qui a marqué le site.

Liens externes