Forges d'Échalonge à Essertenne-et-Cecey en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge

Forges d'Échalonge à Essertenne-et-Cecey

  • Echalonge
  • 70100 Essertenne-et-Cecey
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1544
Fondation des forges
1600
Ajout d'une forge
1636
Destruction pendant la guerre
1651
Reconstruction du site
1831
Acquisition par Jobard
1877
Fermeture du haut fourneau
1993
Inscription aux Monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures de la maison du maître de forges, du logement des ouvriers et de la halle à charbon ; réseau hydraulique en totalité depuis la chaussée de l'étang jusqu'à la réunion des canaux en aval, y compris la partie enterrée des canaux, les ponts et l'ancien lavoir à bras (dit le petit étang) (cad. B3 381, 382 ; ZA 49, 50 ; ZB 33, 35) : inscription par arrêté du 5 avril 1993

Personnages clés

Claude Agnus de Gray Fondateur des forges d'Échalonge en 1544.
Jean Chirard Responsable de la reconstruction du haut fourneau et du moulin en 1651.
Jean-Baptiste Jobard Acquéreur du site en 1831 et innovateur industriel.
Adéodat Dufournel Ingénieur civil ayant mis au point un dispositif de récupération de la chaleur perdue du gueulard.
Laurent et Thomas Ingénieurs civils ayant collaboré avec Adéodat Dufournel sur des innovations industrielles.
Huot Maître de forges ayant remplacé la machine à vapeur en 1855.

Origine et histoire des Forges

Fondées en 1544 par Claude Agnus de Gray, fermier des étangs d'Échalonge et de Bassoles, les forges d'Échalonge comprenaient à l'origine un fourneau et un moulin, autorisés par lettres patentes du 5 juin 1544. Une forge leur fut annexée autour de 1600, et le terme « haut fourneau » apparaît pour la première fois en 1603. Ruiné en 1595 par les soldats d'Henri IV puis détruit en 1636 au début de la Guerre de Dix Ans, le site fut reconstruit : le haut fourneau et le moulin furent rétablis en 1651 par Jean Chirard, la maison du maître de forges n'étant achevée qu'en 1657, tandis que la forge ne fut pas remise en service à cette occasion. Endommagé en 1668 par les troupes de Louis XIV, le site passa en 1687 entre les mains de Louis Fabry de Montcault et, jusqu'en 1831, il fut souvent affermé avec les usines d'Autrey et de Loeuilley. Au XVIIIe siècle la production annuelle de fonte variait entre 500 et 800 tonnes, plaçant l'établissement parmi les principaux hauts fourneaux de la vallée de la Saône. Acquis par Jean-Baptiste Jobard en 1831, le site connut plusieurs innovations industrielles dans les années 1830 : en 1834 des ingénieurs civils centraliens, Adéodat Dufournel, Laurent et Thomas, mirent au point un dispositif de récupération de la chaleur perdue du gueulard, composé de deux chaudières alimentant une machine à vapeur de 8 ch qui assistait la roue hydraulique entraînant la soufflerie du haut fourneau. Jobard réalisa la même année des essais concluants pour remplacer le charbon de bois par du bois desséché. Un logement ouvrier fut construit vers 1835. En 1855, le maître de forges Huot remplaça la machine à vapeur et installa deux chaudières provenant du fourneau d'Autrey, fabriquées par les ateliers Derosne (Paris). Le haut fourneau s'éteignit vers 1877 et fut démoli peu après ; le site fut ensuite occupé par une exploitation agricole. Aujourd'hui, il ne subsiste aucun vestige du haut fourneau mais demeurent une halle à charbon et le logis du maître de forges, vraisemblablement datés du XVIIIe siècle, un logement ouvrier de 1835 et un réseau hydraulique complexe alimenté par l'étang. Ces éléments bâtis et le réseau hydraulique ont été inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1993.

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