Origine et histoire
Les forges de Bonpertuis, situées à Apprieu (Isère), témoignent de l'histoire de la métallurgie locale depuis la production d'acier intensive liée aux guerres d'Italie. Les aciéries ont été créées en 1574 par Jehan Perron. Au XIXe siècle, les forges se reconvertissent et, en 1859, adoptent des procédés à l'anglaise : fours chauffés au coke, laminoirs et fours de cémentation. Alphonse Gourju, maître de forges actif dans la vallée du Grésivaudan, y établit deux fours à cémenter en 1859 et installe également un four à puddler qui est bien conservé aujourd'hui. Une source signale que le site comptait quatre fours à puddler traitant des fontes du pays (Brignoud) ainsi que des fontes de la Loire et du Midi. La famille Gourju, présente à Apprieu depuis 1842, reprend les anciennes forges, alors réputées depuis 1569. À la fin de la Première Guerre mondiale, des fours électriques à arc sont installés. Le four à cémenter, construit en brique, présente une base quadrangulaire de 5 mètres de long sur 2,10 mètres de haut, renforcée sur son pourtour par des barres de fer verticales, et est surmonté d'une cheminée conique de 5 mètres de diamètre et de 10 mètres de haut ; il s'agit du dernier exemplaire de ce type conservé en France. Les forges, telles qu'elles subsistent, datent du troisième quart du XIXe siècle et constituent un site d'archéologie industrielle. Le four à cémenter fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 3 mars 2003. Le site appartient à une société privée. La tradition du travail du fer y a été poursuivie par la famille Experton.