Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans en Haute-Saône

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge

Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans

  • 1-5 Cours Jérôme Patret
  • 70800 Dampierre-lès-Conflans
Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans
Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans
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Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans
Forges de Varigney à Dampierre-lès-Conflans
Crédit photo : Gilgamesh d'Uruk - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle Saint-Eloi (cad. B2 1010) : inscription par arrêté du 21 décembre 1994

Origine et histoire des Forges

Les Forges de Varigney sont un ancien site industriel situé à Dampierre-lès-Conflans, en Haute‑Saône, développé autour d'activités métallurgiques et connu pour son essor au XIXe siècle. Installé au confluent du Planey et de la Semouse, le site a accueilli dès l'origine un moulin et une écluse. Le moulin, propriété de l'abbaye de Clairefontaine, est attesté dès le XIIe siècle, et un fourneau a vraisemblablement fonctionné à cet endroit au début du XVIIe siècle. En 1719 l'abbaye afferma le site à Jean‑Baptiste Perreur d'Épinal pour y établir un haut fourneau, qui paraît déjà construit en 1728. Vers 1790 Claude‑Antoine Vuilley acheta le haut fourneau, alors loué à Pierre‑François Galaire, maître de forges, qui s'associa à Jean‑Baptiste Patret. La production évolua fortement : 300 tonnes de fonte en 1786 (dont les deux tiers transformés en produits moulés) et 400 000 livres en 1811. En 1827 Jérôme‑Auguste Patret succéda à son père et fit édifier en 1834 un atelier de fonte de seconde fusion. Le minerai provenait d'une concession obtenue en 1832 sur les communes de Conflans‑sur‑Lanterne et de Briaucourt ; en 1835 le haut fourneau utilisait 3 000 quintaux métriques de minerai. Une ordonnance royale du 29 janvier 1845 autorisa M. Patret à conserver le patouillet du haut fourneau, établi au début du XIXe siècle. L'établissement comptait alors un bocard, des machines soufflantes, un atelier de « tours et d'ajustage » installé dans l'ancien moulin, et une scierie. Jérôme‑Auguste Patret obtint en 1858 des brevets pour un procédé à flamme descendante dit « à l'usage de la classe ouvrière ». Son gendre Albert Ricot, ingénieur des Ponts et Chaussées, lui succéda en 1862 et recentra l'activité sur la fonderie de seconde fusion, essentiellement pour les compagnies de chemin de fer et les Ponts et Chaussées. En 1863 l'usine produisait 420 tonnes de fonte brute et 530 tonnes de fonte moulée ; un nouvel atelier de fonderie fut construit en 1862‑1863 et un second cubilot mis en service. Le haut fourneau réduisit progressivement son activité et s'éteignit vers 1870. La fonderie de seconde fusion produisit des pièces diverses : poteaux indicateurs, plaques de route, abreuvoirs, lavoirs, bassins de fontaine, poêles et matériel ferroviaire. Une chapelle dédiée à Saint‑Éloi, patron des forgerons, fut élevée en 1874‑1875 à l'entrée de l'usine, peut‑être d'après les plans d'Albert Ricot et de Léon Grillot ; elle a été inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1994. Marcel Nicolas, gendre d'Albert Ricot, prit la direction en 1902 ; après la Première Guerre mondiale la fonderie modernisa ses équipements, introduisit l'émaillage des fontes et développa une gamme d'appareils de chauffage et de cuisson. En 1919 fut créée la Société anonyme des Usines de Varigney, dirigée par Henri Barret ; l'établissement, devenu plus tard la SARL Fonderie et Ateliers de Varigney sous la direction de Denis Rousse, poursuivit son activité jusqu'à sa fermeture en 1955. Un atelier de mécanique construit contre la route vers 1920 fut rasé à la fermeture ; entre 1956 et 1960 les bâtiments accueillirent un petit atelier de montage de cuisinières‑chaudières commercialisées sous la marque Essor, et l'atelier de fabrication fut quasiment rasé en 1982. Du point de vue technique, un four Wilkinson est attesté en 1835 et un récupérateur de chaleur fut installé sur le gueulard du haut fourneau en 1834‑1835. En 1866 l'usine renfermait un haut fourneau, un cubilot, une machine soufflante, deux machines hydrauliques de 13 chevaux et une machine à vapeur de 6 chevaux ; une turbine de 50 chevaux est attestée en 1938. L'emploi varia au fil du temps : environ 250 ouvriers en 1788, 77 hommes, 3 femmes et 8 enfants en 1875, 50 hommes et 3 enfants en 1893, 72 ouvriers en 1929 et une quarantaine de salariés en 1938. Le nom de Varigney pourrait dériver soit de l'ancien français warrennier, lieu réservé à la chasse et à la pêche du seigneur, soit de varennes, terres basses proches des cours d'eau ; les formes écrites du toponyme sont attestées depuis le XIIe siècle. L'histoire de Varigney reste étroitement liée à l'abbaye cistercienne de Clairefontaine, qui possédait la grange de Varigney et y exerçait des activités agricoles, pastorales et de moulinage depuis le XIIe siècle.

Liens externes