Fort Barraux dans l'Isère

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Fortification de Vauban

Fort Barraux

  • Rue du Fort
  • 38530 Barraux
Fort Barraux
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Crédit photo : ASVFB - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Fort Barraux (cad. D 25) : classement par arrêté du 23 août 1990

Origine et histoire du Fort Barraux

Le fort Barraux, situé sur la commune de Barraux en Isère, est l’un des plus anciens forts bastionnés des Alpes encore conservés. Sa construction, alors appelée fort de Saint-Barthélémy, est lancée le 24 août 1597 par le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier pour défendre l’entrée de la Combe de Savoie et l’accès à Chambéry contre les attaques françaises venant de la vallée du Grésivaudan. Ce projet militaire fait suite à la bataille de Pontcharra du 17 septembre 1591, au cours de laquelle l’armée française conduite par Lesdiguières avait défait les troupes savoyardes, et l’ouvrage est élevé sur des terres relevant alors du royaume de France, achèvement attendu par Henri IV. Lesdiguières et ses troupes prennent le fort le 15 mars 1598, grâce à un stratagème, peu après l’achèvement des travaux. En 1600, le fort fournit quatre canons à l’armée des Alpes. En 1665, un détachement du régiment de Carignan stationné au fort est embarqué vers le Canada pour la protection de la colonie, et environ un tiers de ces hommes choisit d’y rester.

Conçu par l’architecte piémontais Ercole Negro, le fort est modifié au XVIIe siècle, notamment en 1608 par Raymond Bonnefonds et Jean de Beins, puis profondément remanié par Vauban entre 1692 et 1698. Jean-François II de Bellegarde en est gouverneur dans la seconde moitié du même siècle. L’ouvrage a servi de prison à plusieurs reprises, notamment pendant la Révolution française — où Barnave y est interné en 1793 — puis lors des deux guerres mondiales. Entre 1940 et 1944, il devient l’un des principaux centres de séjour surveillé du régime de Vichy pour la zone sud : de 1940 à octobre 1942 il est spécialement réservé aux internés politiques, puis d’octobre 1942 à juin 1944 il est destiné aux « repris de justice et souteneurs », tout en continuant d’accueillir des personnes d’autres catégories, comme des droits communs, des détenus pour le marché noir et des Juifs en transit. Des familles juives étrangères y sont internées en août 1942 après les rafles du régime de Vichy ; certaines personnes sont transférées à Drancy puis déportées vers Auschwitz. Au total, plus de 4 000 personnes sont internées au fort entre 1940 et 1944, et les derniers internés de droit commun sont déportés par les Allemands en juin 1944.

Après la Libération, le fort est de nouveau utilisé pour l’internement de travailleurs de retour d’Allemagne, de suspects de collaboration et de personnes impliquées dans le marché noir. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, environ 800 soldats allemands y sont incarcérés ; une centaine décède dans les premiers mois et est enterrée à proximité. Désaffecté en 1985, le fort est racheté par la commune de Barraux, inscrit au titre des monuments historiques le 11 octobre 1988 puis classé par arrêté du 23 août 1990 ; sont protégés l’enceinte, le fossé, le pavillon et la chapelle. Aujourd’hui entretenu par la commune, il accueille des manifestations privées comme des mariages et des galas ainsi que des événements publics tels que des concerts, et des visites guidées sont proposées régulièrement de mai à septembre.

Un plan-relief du fort, réalisé en 1693 à l’échelle 1/600 et couvrant 18 m2, est conservé au musée des Plans-reliefs à l’hôtel des Invalides ; la collection, rassemblant des maquettes destinées à préparer les opérations militaires du règne de Louis XIV à Napoléon III, avait été transférée du Louvre en 1777. Parmi les documents et représentations liés au fort figurent le plan dressé par Ercole Negro, le plan établi par Vauban en 1692, une vue du fort après les travaux de Vauban et une gravure extraite des Plans et Profils du Sieur Tassin pour la province du Dauphiné.

Parmi les caractéristiques du site, on relève qu’au XVIIe siècle une potence se trouvait dans la cour et servait à la pendaison de soldats condamnés pour vol, qu’un puits de 48 mètres de profondeur, alimenté par des sources du village, a été creusé dans l’enceinte, et que des dessins et messages gravés par des prisonniers des XIXe et XXe siècles sont encore visibles sur les murs des cachots. Le fort a également été utilisé comme lieu de tournage : il accueille le film Le Soldat Mérite le Paradis, réalisé par Richard Delay et mettant en scène des reconstitutions de la Première Guerre mondiale, le court-métrage Lesdiguières, réalisé par Thibault Geyer et revisitant de façon humoristique l’assaut de 1598, ainsi que des séquences de la série télévisée Cassandre (saison 3, épisode 4).

Liens externes