Fort Boyard à l' Île-d'Aix en Charente-Maritime

Crédit photo : Patrick Despoix - Sous licence Creative Commons

Propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire du Fort Boyard

Fort Boyard est une fortification bâtie sur le banc de sable appelé la Longe de Boyard, entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron, rattachée au cadastre de la commune de l'Île-d'Aix en Charente-Maritime. Le nom provient probablement du terme "boyart", désignant une pièce de charpente des salines, et non d'une origine néerlandaise comme on l'a longtemps supposé. De plan oblong, il mesure 68 mètres sur 31 pour une surface au sol d'environ 2 065 m2 et une surface totale de 2 689 m2 ; la cour intérieure fait 43 m sur 12 et couvre 565 m2, tandis que ses murs d'enceinte culminent à 20 mètres depuis les fondations. Conçu pour protéger la rade et l'arsenal de Rochefort, le projet de fortification est évoqué dès le XVIIe siècle mais n'est réellement engagé qu'à la fin du premier Empire, reprenant des conceptions de fortification perpendiculaires opposant des batteries casematées au feu frontal. Les travaux en mer, lancés au début du XIXe siècle, furent rendus difficiles par le manque de moyens, les tempêtes et l'enfoncement des enrochements ; Napoléon fit réduire l'ampleur du projet et les travaux furent suspendus après les événements militaires de 1809. Repris au milieu du XIXe siècle, le chantier utilisa une nouvelle technique d'assises en caissons préfabriqués et la construction du fort proprement dite s'acheva progressivement dans les années 1850, la mise en place des premiers canons suivant peu après. Les difficultés d'accès liées aux faibles fonds et aux assauts de la mer conduisirent à la réalisation d'un havre d'abordage et d'un brise-lames, puis à leur révision en éperon rocheux ; l'achèvement de l'ensemble des travaux est officialisé en 1866. Fort Boyard put accueillir environ 250 hommes pendant deux mois, mais l'évolution des portées d'artillerie limita rapidement son intérêt stratégique ; il fut toutefois utilisé ponctuellement comme prison et connut des périodes d'abandon et de pillages. Inscrit au titre des monuments historiques depuis 1950, le fort a été aliéné par l'armée, vendu dans les années 1960 puis racheté à la fin des années 1980 par le conseil départemental de la Charente-Maritime, qui a engagé sa réhabilitation. Durant cette seconde vie, le fort a servi de site de tournage et est devenu mondialement connu grâce au jeu télévisé portant son nom, tourné sur place à partir de 1990, ce qui a favorisé des retombées touristiques et contribué au financement de travaux. Des opérations de nettoyage, de restauration des maçonneries, de remise en état de la terrasse et de remplacement des pierres ont été menées à partir de la fin des années 1980 et régulièrement poursuivies ensuite, tandis que des équipements d'accès maritime et aérien ont été installés pour assurer la logistique des tournages et des travaux. Un marégraphe transféré ici dans les années 1870 a permis des observations jusqu'au début du XXe siècle. Le fort, qui a également inspiré des fictions et apparu au cinéma et à la télévision, reste un témoin remarquable des techniques de fortification du XIXe siècle et un élément emblématique du patrimoine littoral charentais. Des travaux de renforcement du pourtour, de reconstruction du havre d'abordage et du brise-lames ont été programmés par le département pour protéger l'édifice et permettre son ouverture au public, avec des phases de préparation et de pose prévisionnelles s'étalant sur plusieurs années. L'accès se fait aujourd'hui principalement par une plate-forme maritime et par hélisurface, solutions rendues nécessaires par la destruction du havre originel et les conditions maritimes du site.

Devenir actuel

L'édifice est essentiellement connu dans le monde entier pour le jeu télévisé du même nom, tourné sur place depuis 1990.

Liens externes

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