Origine et histoire 
Construit entre 1846 et 1855, le fort Central a été abandonné dès 1874.  
De forme rectangulaire à quatre bastions d'angle, il comportait à l'ouest une caserne prévue pour 250 hommes, qui a servi de carrière par les habitants et a aujourd'hui totalement disparu.  
Les îles d'Houat et d'Hoedic furent régulièrement occupées par les Anglais lors des guerres de Succession d'Autriche, de Sept Ans et de la Révolution et de l'Empire ; leurs deux tours à batteries basses du XVIIe siècle furent détruites en 1746 et des forts furent relevés à leurs emplacements après 1756 et en 1795.  
La réoccupation militaire des îles fut envisagée dès le début du XIXe siècle ; les commissions de défense et le Comité des fortifications réaffirmèrent cette nécessité en 1818, 1825 et 1836, et les officiers du génie firent de même dans les années 1820-1830.  
La Commission mixte d'armement des côtes, de la Corse et des îles, en 1841, demanda la construction dans chaque île d'une redoute‑modèle servant de réduit.  
Pour Houat, elle préconisa un armement composé de trois canons de 30 livres et de trois obusiers de 22 cm pour l'action lointaine, complété en défense rapprochée par quatre canons de campagne et deux canons de montagne, et prévît une garnison de 340 hommes.  
L'emplacement, sur une hauteur au sud‑ouest du bourg à la place du corps de garde d'observation, fut retenu dès le premier projet rédigé fin 1845 pour l'exercice 1846.  
Ce projet, très ambitieux, s'inspirait des redoutes‑modèles mais en dimensions supérieures : alors que la redoute‑modèle n°1 mesurait 96 mètres de côté, le projet proposait un fort carré de 130 mètres flanqué de quatre grands bastions, l'ensemble atteignant 220 mètres de côté avec l'enveloppe bastionnée en terre.  
Le Comité des fortifications rejeta ce projet et fixa le tracé définitif lors de ses séances des 29 avril 1846 et 8 juillet 1847.  
Les travaux commencèrent en 1847.  
À la fin de 1854 le gros‑œuvre du fort était achevé, à l'exception du magasin à poudre, et il restait à organiser les extérieurs, notamment le ravelin d'entrée et le glacis ; l'achèvement intervint au cours de l'exercice 1855‑1856.  
Les plates‑formes pour l'artillerie lourde furent aménagées en 1863, époque où des tentatives de plantation de pins furent faites sans succès.  
Les progrès de l'artillerie dans les années 1860 rendirent toutefois obsolètes les fortifications des îles et, au début des années 1870, le coût d'une réorganisation ne parut plus proportionné aux services attendus.  
Le fort central d'Houat fut désarmé en 1875 et affermé en 1876 au recteur de l'île, représentant la section d'Houat de la commune de Palais ; il fut déclassé par la loi du 27 mai 1889 et remis aux Domaines le 25 juin 1890.  
La clause imposant la démolition aux frais de l'acquéreur compliqua la vente ; la (nouvelle) commune de l'Île‑d'Houat acheta finalement le fort en 1893 sans respecter l'obligation de le déraser dans les trois ans.  
Le bâtiment abrita un temps la mairie et l'école publique.  
Pendant la Première Guerre mondiale, un poste de défense contre les sous‑marins, armé de deux canons de 90 mm sur affûts de campagne, fut installé dans le fort.  
La caserne fournit des pierres de taille pour la construction du nouveau port et des maisons du village et s'effondra pendant l'entre‑deux‑guerres.  
Inscrit au titre des Monuments historiques en 2000, le fort reste propriété communale ; il est à l'abandon mais a suscité un regain d'intérêt en 2017.