Origine et histoire
Le fort d'Hauteville, brièvement appelé fort Carnot sous le ministère Boulanger en 1887, appartient au système Séré de Rivières destiné à renforcer la défense des frontières de l'Est. Implanté à Hauteville-lès-Dijon, il domine la ville de Dijon et constitue l'un des éléments essentiels de la ceinture de fortifications édifiée autour de la place de Dijon. Sa construction s'étend de 1877 à 1880, dans le cadre plus large d'une série d'ouvrages établis autour de Dijon entre 1875 et 1883. De plan polygonal, le fort est entouré de fossés profonds ; des parapets flanqués de caponnières protègent les casernements, la poudrière et les ateliers. Après la défaite de 1870-1871, Dijon fut retenue, avec d'autres places comme Langres ou Besançon, pour former la "deuxième ligne" du système de défense conçu par Séré de Rivières, et Hauteville fait partie de la ceinture comprenant notamment la Motte-Giron, Mont-Afrique, Asnières, Norges, Varois, Saint-Apollinaire et Sennecey. Pendant la Première Guerre mondiale, le fort a accueilli diverses unités de l'armée française, dont le 7e régiment d'artillerie territoriale. Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1944, il a servi d'établissement carcéral pour des prisonniers politiques et des résistants, puis pour des prisonniers allemands ; ces derniers ont transformé une casemate en chapelle qu'ils ont ornée de peintures murales. En 1942, le fort a également été utilisé comme annexe de la prison de Dijon pour y interner des Juifs, des résistants et des détenus de droit commun ensuite envoyés au camp de Drancy ; les registres font état du passage de 3 821 détenus. Le fort d'Hauteville est inscrit aux monuments historiques par arrêté du 17 mars 2006. La commune d'Hauteville-lès-Dijon a racheté l'ouvrage au ministère de la Défense par délibération du conseil municipal du 31 août 2010. Depuis 2025, il abrite le musée Choillot.