Origine et histoire du Fort de Barry
Le fort de Barry, situé à deux kilomètres au nord de Bollène (Vaucluse), est un ouvrage médiéval dont subsistent des vestiges. Une famille du nom de Barry est attestée au XIe siècle et le château aurait été édifié vers 1200. À la fin du XIIe siècle, il appartenait à plusieurs co-seigneurs, parmi lesquels les Adhémar, seigneurs de Montélimar, et une branche des seigneurs de Suze de la famille des Baux, princes d'Orange. En décembre 1228, Giraud Adhémar vendit sa part de co-seigneurie pour 3 000 sols viennois au prieur de Bollène, dépendant de l'abbaye de l'Île-Barbe, et reçut le château en fief-oblat à la condition d'assurer secours et défense pour l'abbé de l'Île-Barbe en justice ou en guerre ; en cas de manquement, il devait rendre le fort et ses armes. Il rendit hommage entre les mains de l'abbé Guillaume II de Jarez, qui s'engagea à le défendre. Louis Fillet relie cette transaction au contexte de la croisade des Albigeois : le roi Louis VIII prit la croix le 30 janvier 1226, descendit la vallée du Rhône et assiégea Avignon, laquelle capitula le 9 septembre, et le traité de Paris de 1229 fit perdre à Raymond VII de Toulouse le marquisat de Provence, cédé au Saint-Siège. Selon Granget, l'exécution de ce traité devait entraîner le démantèlement des châteaux servant de repaires aux Albigeois, Barry étant cité parmi eux. Malgré cela, le château ne fut pas démantelé : les Adhémar firent hommage à Alphonse de Poitiers en 1251. En 1274, les sires des Baux firent hommage au pape et, en 1386, Raimond des Baux vendit sa part au cardinal de Saluces, prieur de Bollène, pour 100 florins d'or. À cette époque, Barry avait déjà perdu de son importance et n'était plus mentionné que comme un hameau de Bollène. La destruction du château remonterait vraisemblablement à la fin du XIVe siècle, lors des dévastations commises par les bandes armées de Raimond de Turenne. Les vestiges du fort sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 28 juin 1927. Parmi les sources consultées figurent Louis Fillet (L'île Barbe et ses colonies du Dauphiné, 1895), E. Malbois (« Barri au Moyen Âge », 1931), Louis d’Alauzier (sur les meurtrières triples du château du Barry, 1956) et Charles-Laurent Salch (Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, 1979). Pour compléter, on peut se référer aux notices et portails consacrés à Bollène, au patrimoine du Vaucluse et aux monuments historiques, ainsi qu'à la base Mérimée.