Fort de Bellegarde au Perthus dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Fortification de Vauban

Fort de Bellegarde

  • Rue du Fort
  • 66480 Le Perthus
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Fort de Bellegarde
Crédit photo : Emeraude - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Ensemble des ouvrages, y compris la redoute isolée de Panissas, et ses abords immédiats (cad. AC 133 à 146, 155) : classement par arrêté du 26 juin 1967

Origine et histoire du Fort de Bellegarde

Le fort de Bellegarde est une fortification du XVIIe siècle située à la frontière franco‑espagnole, au‑dessus du Perthus, destinée au contrôle et à la défense du col du Perthus. Son histoire commence par une tour de surveillance érigée en 1285 par Pierre III d'Aragon pour protéger le passage ; cette tour, haute d'environ 20 m avec des murs d'1,5 m, devint ensuite un poste seigneurial percevant des droits de douane. La fortification médiévale, comprenant un donjon et des aménagements du XVIe siècle pour l'artillerie, subsistait encore au XVIIe siècle. Après le rattachement du Perthus à la France par le traité des Pyrénées, Bellegarde fut pris par les Espagnols le 8 mai 1674 puis repris par le comte de Schomberg le 29 juillet 1675. Louvois demanda au gouverneur Dubruelh un projet de remise en état; lors d'une inspection en 1679, Vauban recommanda d'aplanir les abords, de remplacer l'ancien donjon par des caves à l'abri, d'édifier une seconde enceinte et d'ajouter des demi‑lunes. La seconde enceinte fut construite en 1680 et les travaux se poursuivirent en 1689, 1694, 1697 et au XVIIIe siècle. Pendant la guerre du Roussillon, l'armée espagnole du général Ricardos occupe la région en 1793, prenant Prats‑de‑Mollo le 25 mai, le fort Lagarde le 5 juin, puis Bellegarde le 25 juin 1793 ; le fort resta sous contrôle espagnol jusqu'à sa reprise par le général Dugommier le 13 septembre 1794. Le corps du général Dugommier fut accueilli au fort après sa mort, puis déplacé ultérieurement et remplacé par un monument commémoratif. Durant la Révolution, la place fut temporairement rebaptisée « Fort de Midi‑Libre » ou « Sud‑Libre ». En 1939, lors de la Retirada, le fort servit de camp d'internement pour des Républicains espagnols en janvier et février ; pendant la Seconde Guerre mondiale il fut utilisé par la Gestapo comme prison pour évadés, républicains et passeurs. Le fort présente une silhouette pentagonale entourée d'un glacis d'environ un kilomètre et est défendu par cinq bastions reliés entre eux. Une seconde muraille intérieure protège le cœur de la place et dessine ainsi trois niveaux de défense : bastions, remparts et mur de protection. L'enceinte centrale abrite les bâtiments de la garnison — casernements pour environ 600 hommes, une chapelle, un hôpital, une boulangerie et son moulin — ainsi que des magasins à poudre enterrés dans de petits bastions ventilés. La chapelle, aux dimensions importantes (11,20 m de largeur et 12,50 m de hauteur), fut scindée au XIXe siècle en deux niveaux. La seule entrée, la « Porte de France », est défendue par un fortin en demi‑lune ; un puits creusé en 1698 au bastion Saint‑André, d'un diamètre de 5,85 m et de 62 m de profondeur, permettait de soutenir un siège prolongé. Le site conserve encore des éléments visibles comme le pont‑levis d'entrée, des casernements sud en ruine, les remparts Est et Ouest, la cour principale et une stèle associée aux cendres de Dugommier. Le four à pain du fort fonctionne certains jours d'ouverture. Propriété de la commune, le fort est en cours de restauration et accueille une petite exposition sur son histoire et l'archéologie du col de Pannissars ainsi que des expositions artistiques. Il est ouvert au public de la mi‑juin à septembre, de 10 h 30 à 18 h 30, et fait l'objet d'un classement au titre des Monuments historiques depuis le 26 juin 1967. L'ancien modèle de la borne‑frontière n°569, auparavant situé près du cimetière militaire du col de Panissars, est exposé dans la cour principale, remplacé sur place par une nouvelle borne en granit.

Liens externes