Fort de Brégançon à Bormes-les-Mimosas dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Fort de Brégançon

  • 1953 Avenue Guy Tezenas
  • 83230 Bormes-les-Mimosas
Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
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Fort de Brégançon
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Fort de Brégançon
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Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
Fort de Brégançon
Crédit photo : Wolf Meusel - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Patrimoine classé

Fort de Brégançon et îlot qui le supporte (cad. F 992, 993) : classement par arrêté du 25 septembre 1968

Origine et histoire du Fort de Brégançon

Le fort de Brégançon, implanté sur un îlot rocheux relevant de la commune de Bormes-les-Mimosas (Var), est depuis 1968 une résidence d'État utilisée comme lieu officiel de villégiature du président de la République. Il se dresse en mer Méditerranée, proche de la côte du cap Bénat, et a été relié au continent par une jetée artificielle complétée par un terre-plein servant de parking et d'héliport, ouvrage réalisé sur ordre du général de Gaulle. L'îlot est attesté dès l'Antiquité sous la forme Pergantion et apparaît ensuite sous des graphies médiévales comme de Breganzone ; en provençal il porte le nom de Bregançoun.

Le site connaît des occupations anciennes : un oppidum ligure est probablement implanté à l'âge du fer, puis Brégançon devient un comptoir grec mentionné comme Pergantion, et une première forteresse est édifiée à l'époque mérovingienne tandis que le domaine s'étend sur le continent. Au Moyen Âge une seigneurie se constitue autour d'un château situé sur le continent et la possession du lieu se transmet entre familles locales, la communauté de Marseille et la maison d'Anjou, avec réaménagements et usages par les souverains provençaux. La seigneurie traverse des épisodes de ventes, de donations et de pillages côtiers avant d'être progressivement rattachée à la Couronne.

À la fin du XVe siècle Brégançon devient une forteresse royale et le fort est placé sur l'îlot actuel afin d'améliorer la défense de la côte face aux progrès de l'artillerie et de la navigation. Durant les siècles suivants la place est le théâtre de sièges, de changements de commandement et d'affectations au marquisat des Îles d'Or, puis elle revient définitivement à l'administration royale. Au XVIIe siècle, sous l'impulsion des autorités royales, le fort prend l'essentiel de sa physionomie actuelle : il est réarmé et renforcé pour protéger la rade de Toulon et les côtes voisines.

La Révolution et l'époque napoléonienne entraînent des interventions militaires, des réparations et des renforts d'artillerie ; au XIXe siècle le domaine continental est transformé en résidence connue sous le nom de Château de Brégançon tandis que le fort demeure propriété de l'État et conserve une vocation militaire. Après la guerre de 1870 des travaux d'adaptation pour l'artillerie moderne sont réalisés, le fort est encore occupé durant la première guerre mondiale, puis il se dégrade malgré un classement comme site pittoresque en 1924 avant d'être loué et restauré par des particuliers qui lui restituent son aspect extérieur.

L'État reprend la gestion en 1963 ; le général de Gaulle y séjourne en 1964 et ordonne des aménagements. Un arrêté de 1968 affecte Brégançon au ministère chargé de la culture pour en faire une résidence officielle du président de la République ; l'architecte Pierre-Jean Guth aménage alors les bâtiments en résidence tout en préservant les éléments fortifiés, et le site est inscrit au titre des monuments historiques le 25 septembre 1968.

L'architecture associe des vestiges militaires — châtelet d'entrée, deux tours, un reste de courtine percée d'archères et un fossé creusé dans le rocher — à des constructions modernes qui recouvrent la plupart des anciens bâtiments castraux. L'aménagement intérieur est sobre et fonctionnel : deux ailes blanches abritent l'appartement présidentiel, des chambres pour invités et pour le personnel, un hall d'honneur au sol de tomettes, des salons, une salle à manger et des cuisines, le bureau présidentiel se trouvant dans la tour est et la suite dans la tour ouest, avec un belvédère dominant la mer. Un jardin méditerranéen planté de bougainvilliers, mimosas, pins, lauriers, agaves et oliviers entoure la demeure ; une pelouse et une petite plage artificielle offrent un accès à la mer, et une piscine hors sol a été installée en 2018.

L'ameublement et la décoration témoignent des usages successifs des présidents : apports modernistes sous les Pompidou, éléments décoratifs offerts ou acquis au fil des mandats et une mosaïque offerte par le président tunisien Habib Bourguiba figurent parmi les pièces remarquées, sans que le fort ait jamais été conçu comme un palais fastueux. Depuis 1968 la résidence a servi de lieu de villégiature et de réception selon des usages variables : certains présidents l'ont fréquentée régulièrement, d'autres s'en sont peu servis, et des rencontres officielles y ont été organisées. En 2013 la décision d'ouvrir plus largement le fort au public a conduit à une gestion temporaire par le Centre des monuments nationaux, avec des saisons de visites commentées et des dispositifs de réservation et de navette ; la gestion est ensuite revenue à la présidence tout en maintenant des ouvertures en l'absence du chef de l'État.

L'accès carrossable depuis le continent passe par une propriété privée dont le droit de passage a été obtenu en 1968 ; la sécurité du site est assurée par des pelotons de gendarmerie, des équipes de la garde républicaine et, lors des séjours présidentiels, par des moyens navals, et une zone réglementée de protection aérienne et maritime entoure le fort. L'îlot et le fort bénéficient de protections patrimoniales multiples : ils sont reconnus comme site archéologique et site naturel classé depuis 1924 (avec mentions ultérieures) et inscrits au titre des monuments historiques le 25 septembre 1968. Le fort a par ailleurs servi de décor au cinéma et fait l'objet de publications, attestant de sa place dans la culture locale et nationale.

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