Origine et histoire du Fort
Le Fort de Buoux, vestiges d'une fortification médiévale, se situe au cœur du massif du Luberon, en Vaucluse. Les premières traces d'occupation du site remontent à la préhistoire ; le fort militaire s'implante sur l'ancien oppidum au XIIIe siècle. Au XVIIe siècle, le fort est conquis à deux reprises par les protestants, ce qui entraîne sa destruction par ordre de Louis XIV, puis l'utilisation de ses ruines comme carrière par les habitants locaux. Le site est classé au titre des monuments historiques depuis le 16 décembre 1986.
Installé au sommet d'un éperon rocheux, le fort est précédé, à son entrée, d'un bastidon et d'abris sous roche. Il comprend, à l'intérieur des remparts du XVIe siècle, un corps de garde, une citerne, le village primitif de Buoux, une église du XVIe siècle, la maison commune du village médiéval, plusieurs maisons rupestres, une tour principale de trois étages, une maison forte du XVIe siècle, un pont-levis et une poterne. L'église conserve des éléments architecturaux qui témoignent des différentes phases d'édification du fort ; au‑dessus de sa porte d'entrée se trouvait l'inscription gravée « Vous qui passez par ici, passez par moi car je suis la porte de la vie ».
Les remparts comportent une porte d'accès du XIIIe siècle, une tour d'angle et une tour de guet, dispositifs destinés à empêcher l'accès aux assaillants escaladant les falaises. Des silos creusés directement dans le roc, sans doute couverts par des dalles de pierre, attestent de techniques de stockage en milieu rupestre. La route menant au fort traverse la baume du fort, une anfractuosité offrant un abri naturel d'environ 800 m², probablement utilisé depuis le Néolithique comme l'indiquent des silex découverts sur place.
Le site conserve encore la baume, les habitations et le chemin principal d'accès, l'église, un silo médiéval, des salles rupestres liées à un habitat néolithique, la tour de guet, les ruines de la maison du gouverneur offrant une vue panoramique, ainsi que deux escaliers protohistoriques dont un escalier dérobé qui constitue l'un des accès au sommet du rocher.