Origine et histoire du Fort de l'Estissac
Le fort de l'Estissac est un ancien ouvrage militaire situé au sommet de l'extrémité nord-ouest de l'île de Port-Cros, dans le Var, à environ 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sa construction est attribuée à Richelieu entre 1634 et 1640 et l'ouvrage figure dans l'atlas de Louis XIII. Il faisait partie d'un dispositif défensif destiné à contrer la menace espagnole, comprenant notamment le fort du Moulin, le fort de l'Éminence et le fort de Port-Man. Lors de l'évacuation de 1793, les Anglais le saccagèrent et firent exploser la tour, qui fut à moitié détruite. En 1810, dans le cadre des directives de Napoléon Ier pour l'organisation des côtes, le site fut inspecté. La tour fut reconstruite et agrandie en 1812-1813 et le fort remis en état ; les constructions situées sur le terre-plein fortifié furent remplacées par un nouveau casernement. En 1815 il fut désarmé et mis en sommeil ; la commission mixte d'armement des côtes instituée en 1841 proposa son réarmement, mais la nouvelle commission de défense des côtes le déclasse en 1875. L'ouvrage a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques en 1947 et il a été attribué au parc national de Port-Cros en 1997. Désarmé aujourd'hui, il est ouvert au public durant la saison estivale et accueille une présentation du parc national ainsi que des expositions temporaires. Le fort s'appuie sur une tour à canon circulaire originelle entourée d'une enceinte, avec des fortifications tracées à l'italienne. Le dispositif comprenait un ouvrage à cornes au nord, deux saillies flanquées à l'ouest et au sud-ouest, un bastion avancé au sud-est et un ravelin au nord-ouest, relié à l'entrée par un pont. Ces éléments de fortification demeurent en grande partie en place. La tour initiale, restée en demi-cercle après les destructions de 1793, fut complétée par une tour carrée, ce qui lui confère aujourd'hui un aspect particulier. La tour est élevée sur trois niveaux ; le dernier, à ciel ouvert, comporte deux échauguettes.