Fort de la Conchée à Saint-Malo en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Fort de la Conchée

  • Fort de la Conchée
  • 35400 Saint-Malo
Fort de la Conchée
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Fort de la Conchée
Fort de la Conchée
Crédit photo : Clipper - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Fort de la Conchée (cad. AH 6) : classement par arrêté du 13 septembre 1984

Origine et histoire du Fort de la Conchée

L'îlot de la Conchée, situé dans la baie de Saint-Malo face à la grande plage de Rochebonne et à environ deux milles marins du port, a été fortifié par Vauban entre 1692 et 1695 pour protéger la presqu'île malouine des attaques anglaises. Désert jusqu'au XVIIe siècle, cet îlot rocheux, souvent battu par les vagues, devint un point stratégique commandant la fosse aux Normands où mouillaient les vaisseaux ennemis. Construit sur un rocher parfois recouvert par la mer, le fort représente l'un des premiers ouvrages réalisés dans de telles conditions. Vauban et son adjoint Siméon Garangeau conçurent un fort-casemate avec des voûtes d'une épaisseur remarquable et des magasins permettant une autonomie en vivres et munitions. Le fort épouse la forme de l'île et s'étend sur deux niveaux : des souterrains abritent le corps de garde, les logements des canoniers, les magasins à vivres, les réserves de bois et de poudre, la chapelle et la prison, tandis que les logements d'officiers occupent la terrasse. La grande plateforme, bordée de parapets percés d'embrasures, portait une batterie d'artillerie ; au niveau inférieur, des pièces voûtées permettaient aux canons de tirer à fleur d'eau. Parmi les aménagements remarquables figurent des salles de tir voûtées « à l'épreuve de la bombe », des conduits de ventilation intégrés dans l'épaisseur des murs et une citerne alimentant une fontaine. Long d'environ 65 mètres sur 32, l'ouvrage conserva pratiquement la même organisation en deux niveaux au cours des siècles. Le fort subit une première attaque en 1693, puis résista avec efficacité à une importante offensive anglo-hollandaise en juillet 1695, prouvant son utilité pour interdire l’accès de la fosse aux Normands aux forces ennemies. Démilitarisé en 1889, il fut ensuite abandonné et fortement endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors des bombardements de 1944 qui détruisirent la terrasse et une partie du rempart ouest. Vers 1946–1947, le fort passa en mains privées, puis la famille de Quenetin en devint propriétaire ; le site avait été inscrit par décret en 1935 et le fort classé au titre des monuments historiques en 1984. En 1989, un groupe de passionnés, la Compagnie du Fort de la Conchée, acquit l'îlot pour en entreprendre la restauration. Les travaux ont d'abord porté sur les accès et la sécurité des débarquements, puis sur la remise en état des logis de la terrasse et la consolidation des voûtes et des casemates. Les opérations ont requis des solutions techniques particulières : pontons et rampes, approvisionnements par hélicoptère, restauration des pierres et restitution d'éléments disparus comme une échauguette. Grâce à des soutiens privés et d'organismes, la grande casemate orientale et d'autres salles basses ont pu être décapées et restaurées, redonnant aux voûtes leur aspect d'origine. La restauration a connu des interruptions liées au financement et aux décisions techniques, mais des campagnes récentes ont repris les travaux avec des moyens lourds pour remettre en place les massifs détruits en 1944. Aujourd'hui la Conchée est en cours de restauration ; son état témoigne à la fois de l'audace de sa conception et de la fragilité d'un ouvrage rocheux exposé aux éléments.

Liens externes