Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale à Toulon dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine défensif Tour

Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale

  • Avenue de la Tour Royale
  • 83200 Toulon
Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
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Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
Fort de la Grosse-Tour, dit aussi Tour Royale
Crédit photo : SiefkinDR - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Le fort : classement par arrêté du 11 avril 1947

Origine et histoire de la Tour royale

La Tour royale, dite Grosse Tour, est une tour à canons édifiée à la pointe de Pipady, à Toulon, au début du XVIe siècle, sur ordre de Louis XII pour protéger la rade. C'est le premier ouvrage d'une série de forts destinés à défendre ce lieu stratégique où se concentre aujourd'hui une grande partie de la flotte française ; le cap de la Manègue fut choisi pour sa position. En 1513 le roi confia les travaux à l'ingénieur italien Jean-Antoine de la Porta ; les terrassements commencèrent immédiatement et la construction, financée majoritairement par le roi pour un coût de trente mille florins, dura dix ans. Sa forme circulaire lui valut les noms de Grande Tour ou Grosse Tour ; elle mesure soixante mètres de diamètre et ses murs ont sept mètres d'épaisseur. Le bâtiment comporte un noyau central avec des locaux sur trois étages, une batterie casematée, une plate-forme supérieure, des salles voûtées desservies par un pont-levis et deux citernes. La portée de ses canons étant insuffisante pour verrouiller seule l'entrée de la rade, elle fut complétée, un siècle et demi plus tard, par le fort Balaguier et le fort de l'Éguillette, en vis-à-vis sur la commune de La Seyne-sur-Mer. Peu après son achèvement, en 1524, la tour fut livrée aux Impériaux par son commandant Jehan du Mottet contre cinq cents écus, puis réarmée par le roi qui la maintint face aux attaques de la flotte de Charles Quint. En 1543, la flotte turque hivernant à Toulon, l'artillerie des remparts y fut mise en sécurité tandis que la ville était évacuée sur ordre du roi. En 1572, après les massacres de la Saint-Barthélemy, le commandant Nicolas de Pignan accueillit dans la Grosse Tour des familles protestantes toulonnaises. En 1596, pendant les troubles de la Ligue, le commandant du château d'If, fidèle à Henri IV, s'y entretint avec le duc de Guise au sujet de l'expulsion des Espagnols et des ligueurs de Marseille. Dans son mémoire de 1679, Vauban jugea la Grosse Tour "très belle" mais inachevée ; à partir de 1680 et après son mémoire de 1701, des aménagements comme donjon, parapet et mur formant chemin de ronde furent réalisés. Elle prit part à la défense du port lors du siège de 1707, sans être toutefois attaquée. À partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la tour perdit progressivement sa vocation défensive et se transforma en prison où insurgés politiques, paolistes corses et révolutionnaires furent détenus dans des conditions difficiles. En 1798 Joséphine de Beauharnais salua depuis la plate-forme les navires partis pour l'expédition d'Égypte ; l'année suivante Napoléon ordonna des réparations. En 1819 le pont-levis fut remplacé par un pont dormant, la chapelle fut supprimée et le cimetière désaffecté en 1825, et l'armement renforcé dans les années 1840. À la fin du XVIIIe siècle son rôle stratégique s'estompa au profit d'autres ouvrages comme le fort Lamalgue ; par la suite la tour servit principalement de prison et d'entrepôt militaire et abrita l'or de la Banque de France pendant la guerre de 1870. Pendant la Première Guerre mondiale de nombreux prisonniers de guerre allemands y furent internés et la tour servit de casernement ; elle fut ensuite occupée par une garnison allemande et fortement endommagée par les bombardements de 1943-1944 durant la Seconde Guerre mondiale. Classée monument historique le 11 avril 1947, elle fut convertie en 1951 en annexe du musée national de la Marine. La commune en fit l'acquisition le 19 octobre 2006 et l'ouvrit au public pour des visites gratuites. Au nord de la tour, la ville aménagea le parc de la Tour Royale sur d'anciens terrains militaires, offrant des promenades en bord de mer et abritant le mémorial des sous-mariniers français érigé en 2009 ainsi que le bathyscaphe FNRS III, détenteur en 1954 d'un record de plongée à 4 000 mètres. Le site fut reconnu monument national des sous-mariniers en 2010. La bibliographie mentionne notamment Bernard Cros (2011) et Nicolas Faucherre (2005), et diverses ressources en ligne et publications locales complètent l'information sur la Tour royale et le patrimoine fortifié de Toulon.

Liens externes