Fort de Queuleu à Metz en Moselle

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Fort de Queuleu

  • Rue du Fort Queuleu
  • 57070 Metz
Fort de Queuleu
Fort de Queuleu
Fort de Queuleu
Fort de Queuleu
Fort de Queuleu
Fort de Queuleu
Crédit photo : Aimelaime - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

3e quart XIXe siècle, 2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les structures, les substructures et les fossés du Fort de Queuleu situés rue des Déportés, ainsi que le sol des parcelles n°73 (section CK), n°62 (section MR) et n°192 (section RS), le tout conformément au plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 3 novembre 2020

Origine et histoire du Fort de Queuleu

Le fort de Queuleu, dit aussi Feste Goeben sous administration allemande, est un ouvrage de la première ceinture fortifiée de Metz, édifié à la fin du XIXe siècle sur un promontoire au sud-est de la ville. C’est le plus vaste des forts de cette ceinture, avec un front de 800 m et une profondeur de 450 m, organisé selon une enceinte bastionnée prolongée de batteries annexes. L’ouvrage comprend un cavalier central formant réduit, une caserne en béton parementée de pierre de Jaumont avec deux étages de casemates — le seul niveau inférieur ayant servi de prison — ainsi qu’un fossé périphérique maçonné et défendu par parapets d’infanterie et d’artillerie. Conçu dans l’esprit des « forts détachés », il fut doté d’un armement important et sa garnison fut fixée à 2 000 hommes par décret. Après le siège de Metz en 1870, le fort passa sous administration allemande et fut renommé Feste Goeben; les autorités allemandes procédèrent à d’importants renforcements et modernisations, notamment l’installation d’abris d’observation cuirassés, la construction de casemates et de galeries, le creusement de contre-mines, l’implantation de batteries blindées et l’alimentation en eau, électricité et téléphonie. Ces aménagements reflètent les principes d’adaptation à l’artillerie moderne appliqués par les ingénieurs allemands de l’époque. À partir de la fin du XIXe siècle, la construction d’une seconde ceinture de fortifications fit perdre au fort de Queuleu une grande partie de son intérêt stratégique, sans l’empêcher de demeurer un lieu de cantonnement. Durant les deux guerres mondiales le fort connut des usages militaires variés : prisonniers de guerre, camp de regroupement après 1918 et cantonnement de troupes françaises durant la « drôle de guerre ». Repris par l’armée allemande en 1940, il fut successivement utilisé comme camp de détention pour prisonniers de guerre puis, entre octobre 1943 et août 1944, comme kommando du camp de concentration de Natzweiler-Struthof et camp spécial d’interrogatoire de la Gestapo ; entre 1 500 et 1 800 personnes, principalement des résistants, y furent détenues avant leur déportation, souvent dans des conditions de privation et de torture. Intégré au dispositif défensif de Metz à l’automne 1944, le fort fut finalement pris par les forces américaines au cours de la libération de la ville. Après la guerre, le site servit de centre d’internement pour civils considérés « dangereux » entre décembre 1944 et mars 1946, puis d’un camp de prisonniers allemands en 1946-1947; il accueillit ensuite plusieurs centaines de travailleurs indochinois entre 1948 et 1950, dont la présence a laissé des graffitis encore visibles. À partir des années 1970, des actions de mémoire et de conservation se développèrent : la caserne II (casemate A) fut inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1970 et l’ensemble du fort fut inscrit au titre de la loi de 1930 en 1972. Le mémorial départemental de la résistance et de la déportation, porté par un comité mosellan d’associations, fut implanté à l’entrée du fort et inauguré en 1977; une urne contenant des cendres de déportés y fut déposée dans la crypte. Après une période de délaissement et des actes de vandalisme, des opérations de protection et de valorisation ont été engagées, avec une convention de réhabilitation partielle signée en 2016 et des financements de l’État et des collectivités pour créer un centre d’interprétation. Le fort abrite des chiroptères et propose aujourd’hui des usages multiples : lieu de mémoire, visites guidées, parcours de santé et occasionnellement décors de tournage. L’extérieur du site est accessible toute l’année; l’intérieur se visite lors de visites guidées dominicales ou sur rendez-vous pour groupes et scolaires.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du Fort ci-dessus.