Fort de Taillefer dans le Morbihan

Fort de Taillefer

  • 56360 au Palais
Propriété de l'Etat

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1700
1800
1900
2000
1689
Visite de Vauban
1692
Construction initiale
1770
Restauration de la batterie
1803
Armement de la batterie
1841
Projet de réarmement
Milieu du XVIIIe siècle
Armement initial
1859
Construction du corps de garde
1861
Construction du sémaphore
1882-1883
Modernisation de la batterie
1893
Nouvelle batterie
1915
Désarmement de la batterie
Années 1930
Construction d'une nouvelle batterie
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Ensemble des ouvrages militaires du fort (cad. ZD 462, 463, 466 à 469 ) : inscription par arrêté du 30 octobre 2000

Personnages clés

Vauban Ingénieur militaire ayant initié les premières fortifications en 1689.

Origine et histoire

Le fort de Taillefer, implanté sur la pointe nord‑est de Belle‑Île, croise ses feux avec la batterie de Ramonet et contrôle l’accès au port principal de l’île, celui du Palais. L’ensemble des fortifications résulte d’aménagements successifs et comprend un corps de garde crénelé de type 1846, un sémaphore construit en 1861, des vestiges d’une batterie des années 1880, une batterie de la fin du XIXe siècle et une batterie des années 1930 composée de quatre cuves bétonnées avec niches à munitions ; une batterie des XVIIe‑XVIIIe siècles et le parapet de 1859 ont disparu. Au nord‑ouest, la batterie des années 1880 comportait initialement deux plates‑formes semi‑circulaires pour pièces de 240 mm, un parapet terrassé et, à chaque extrémité, un emplacement pour pièce de 160 mm ; des défenses côté terre il ne subsiste aujourd’hui que le pont‑levis. Les premières fortifications résultent d’une visite de Vauban en 1689 ; une batterie est attestée dès 1692. Au milieu du XVIIIe siècle la pointe était armée de six canons et d’un mortier, puis la batterie fut restaurée dans les années 1770 et remise en service pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire ; des aménagements de cette période comprenaient notamment un four à réverbère. En 1803 comme en 1813 la batterie disposait de trois canons de 36 livres et d’un mortier de 12 pouces. Le site fit l’objet de projets de réarmement au début du XIXe siècle ; la Commission de 1841 maintint la batterie avec un armement de trois canons de 30 livres et trois obusiers de 22 cm et préconisa un corps de garde pour servir de réduit. À la fin des années 1850 et en 1859 on reprit l’emplacement de l’ancienne batterie : l’épaulement fut construit en 1859, le corps de garde crénelé pour trente hommes achevé en 1860, et les plates‑formes d’artillerie et l’emplacement du mortier réalisés en 1862. Un sémaphore fut implanté en arrière de la batterie en 1861. Après 1870 la batterie de Taillefer figura parmi les ouvrages modernisés : une nouvelle batterie réalisée en 1882‑83 fut armée de deux canons de 24 cm et deux de 16 cm, le corps de garde de 1859‑1860 étant intégré à l’ensemble. Les évolutions de l’artillerie et l’apparition de l’obus‑torpille entraînèrent de nouvelles transformations à la fin du XIXe siècle : le programme de 1888 fixa un armement de quatre canons de 24 cm, aboutissant à la construction en 1893 d’une batterie destinée à les recevoir au sud‑est de la position antérieure, et deux batteries annexes de quatre canons de 95 mm furent également aménagées. Comme beaucoup d’ouvrages côtiers, la batterie fut désarmée en 1915 et son matériel envoyé au front ; en 1918 deux pièces de 95 mm sur affût de côte constituèrent un poste de défense contre les sous‑marins. Dans les années 1930 une nouvelle batterie de quatre canons de 138 mm en cuves fut construite sur le site ; l’armée allemande occupa et utilisa le fort de 1940 à 1945 et l’ouvrage fut définitivement désarmé après la guerre. Le site est resté propriété militaire jusqu’à l’abandon du sémaphore par la Marine en 1999.

Liens externes