Patrimoine classé
Les bâtiments et ouvrages défensifs de l'île aux Moines, à savoir : le fort comprenant redoute, enceinte, bâtiment annexe et bastion, en totalité ; l'ancienne caserne avec ses bâtiments et ouvrages annexes (ancienne chapelle, puits, latrines, mur de protection de la terrasse, cale à bateaux et son portail, sol de la cour, vestiges des murets des anciens jardins), en totalité ; la batterie de Cosmoguer incluant son corps de garde, en totalité ; les quatre autres batteries dont celle à l'état de vestige au nord-ouest, et les deux épis, en totalité ; les deux lignes de retranchements avec leurs acheminements, en totalité. Cet ensemble figure au cadastre, section D parcelles n° 2850, 2851, 2852 et 2854, suivant plan annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 26 août 2024
Personnages clés
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| Louis XIV |
Roi de France ayant ordonné la conception du dispositif de défense. |
| Siméon Garengeau |
Ingénieur en chef des fortifications de Saint-Malo, responsable de la construction du fort. |
| Jean-Baptiste-Joseph Parrocel |
Ingénieur ayant achevé la construction du fort. |
Origine et histoire du Fort des Sept-Îles
L'ensemble fortifié de l'île aux Moines, dans l'archipel des Sept-Îles face à Perros-Guirec, a été conçu pour protéger les côtes et contrôler une zone de mouillage utilisée par des corsaires. À la demande du roi Louis XIV en 1694, un disciple de Vauban dessina un dispositif destiné à prévenir les incursions depuis l'archipel. Des plans datés de 1718 et 1739 précèdent une décision de construction confiée à Siméon Garengeau, ingénieur en chef des fortifications de Saint-Malo et élève de Vauban. La réalisation s'étend de 1740 à 1746 et est achevée sous la direction de l'ingénieur Jean-Baptiste-Joseph Parrocel. Le fort comprend une redoute pentagonale, une grande batterie, une petite batterie à l'ouest, des casernements à deux étages, un mur d'enceinte autrefois bordé d'un fossé et un pont-levis régulant l'accès. L'aménagement prévoit plusieurs niveaux de feu pour l'artillerie ainsi que des ouvrages d'infanterie pour la défense rapprochée. Dès son ouverture, la garnison est assurée par des compagnies détachées d'invalides de l'Hôtel royal des Invalides, envoyées depuis Saint-Malo ; divers acteurs locaux et ingénieurs supervisent et approvisionnent les travaux et la vie quotidienne du fort. Les conditions de vie sont difficiles et donnent lieu à des plaintes sur l'isolement et le manque de vivres ; la composition et l'encadrement de la garnison évoluent au fil des années, avec des remplacements et des renforts saisonniers, ainsi que des problèmes d'alcoolisme et de discipline signalés au commandement. À partir de 1751, des marchés d'approvisionnement sont passés avec des pourvoyeurs locaux et des propositions sont faites pour affecter aux invalides des cultures et du bétail sur les îles voisines. Pendant la guerre de Sept Ans, l'effectif est renforcé et, à la belle saison, la garnison reçoit des canonniers et des soldats supplémentaires. En 1760, le fort dispose d'un armement important, d'environ vingt bouches à feu et d'un stock conséquent de munitions, entretenu jusqu'en 1764. Des aménagements sont apportés dans la première moitié du XIXe siècle pour renforcer l'entrée de la redoute. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'île est occupée par un petit détachement chargé de surveillance maritime et aérienne, relié par un câble téléphonique sous-marin à Ploumanac'h, et le phare des Sept-Îles est détruit en août 1944. L'îlot et ses ouvrages font désormais partie de la réserve naturelle établie en 1912 et sont visitables depuis Perros-Guirec. Les bâtiments et ouvrages défensifs de l'île aux Moines — fort, ancienne caserne, batteries, retranchements et cheminements — appartiennent au Conservatoire du littoral et ont fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du 26 août 2024, qui remplace l'arrêté du 30 septembre 1975.
