Origine et histoire du Fort du Larmont inférieur
Le fort Malher du Larmont inférieur, appelé aussi fortin du Larmont, est un ouvrage militaire du XIXe siècle situé à La Cluse-et-Mijoux (Doubs), à 1 032 m d'altitude. Construit dans le cadre d’un programme de fortification mis en place dans les années 1840 en raison de l'allongement de la portée de l'artillerie, sa construction s'est déroulée de 1845 à 1851. De plan polygonal irrégulier et allongé nord-sud, il ferme le passage nord-sud de la cluse et complète la protection du fort de Joux. Il fait partie d'un ensemble défensif comprenant le fort du Larmont supérieur (fort Catinat), le fort de Joux (château de Joux) et le fort de Saint-Antoine (fort Lucotte). Le corps du fort comprend un niveau de soubassement, un rez-de-chaussée et des dessus ; plusieurs locaux sont creusés dans le rocher, dont un magasin à poudre et un grand abri. L'ensemble s'étend sur six niveaux de locaux et conserve une allure médiévale particulière, avec des casernes voûtées et des magasins disposés à l'ouest et au nord. En 1871, le fort a participé à la défense de la retraite de l'armée de l'Est vers la Suisse les 1er et 2 février. Une anecdote locale concerne Léandre Merchet, menuisier originaire de La Cluse devenu gardien de batterie et décédé au fort à la suite d'un accident. En 1877, l'explosion de trois tonnes d'explosifs saisis par la douane détruisit entièrement les bâtiments ; l'ouvrage fut reconstruit entre 1882 et 1884. Par décret du 21 janvier 1887, le ministre Georges Boulanger donna aux forts le nom d'anciens chefs militaires ; le fort du Larmont inférieur reçut alors le nom de Malher, gravé au fronton de l'entrée, nom que la suite administrative abrogea le 13 octobre 1887 tout en laissant les deux appellations sur le fronton. Les deux casernes actuelles, à un seul étage, résultent de la reconstruction de 1882. Le corps de garde, réalisé de 1845 à 1851 et modifié entre 1882 et 1884, fut réaménagé en 1937 pour servir d'ouvrage de la ligne Maginot dans le secteur du Jura, comprenant notamment le blockhaus du Chauffaud et un barrage antichar. Ce corps de garde pouvait accueillir vingt hommes et se relie au fort par un chemin couvert de 230 marches, protégé par des murs percés de créneaux de fusillade. La dernière présence militaire remonte à 1947 ; le fort resta propriété de l'Armée jusqu'en 1958, date à laquelle il fut acquis, avec le fort de Joux, par le Syndicat d'Initiative de Pontarlier et de La Cluse-et-Mijoux. Le fort a été inscrit au titre des monuments historiques, la date d'inscription étant mentionnée dans les sources comme 1944 ou le 14 mars 1968, puis classé avec ses abords par arrêté du 20 janvier 2014.