Origine et histoire du Fort du Mengant
Le fort du Mengant, également appelé Mingant ou fort du Léon, est un ouvrage de défense côtière situé sur la commune de Plouzané, participant au dispositif de protection du goulet et de la rade de Brest. Sa construction fut décidée par Vauban en 1683 ; Paul‑Louis Mollart dirigea, sur une plate‑forme artificielle au‑dessus des flots, la réalisation de la "grande batterie du Léon" de 1684 à 1687, et l’ensemble appartient aux ouvrages édifiés sous l’autorité de Vauban pour verrouiller l’entrée de la rade en croisant le feu avec la batterie de Cornouaille, établie sur la rive opposée. Formé de deux batteries, une haute et une basse reliées par des courtines, le fort témoigne du savoir‑faire de Vauban et de l’adaptation de ce type d’ouvrage aux évolutions de l’armement et de la construction navale jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. La batterie haute, située à 58 mètres au‑dessus du niveau de la mer, abritait une tour d’artillerie aujourd’hui détruite ; la batterie basse, en demi‑cercle au bas de la falaise, conserve deux petites poudrières. Initialement, les plans prévoyaient d’ajouter une batterie sur la Roche Mengant, écueil dangereux au milieu du goulet, mais les courants et les marées ont empêché la réalisation de ce projet. La Roche Mengant est responsable de plusieurs naufrages et échouages, dont ceux du Républicain en 1794 et du cuirassé Charles Martel en 1897. Pour adapter la défense aux nouvelles menaces, le ministère de la Marine envisagea vers 1875 la création au Mengant d’un abri pour canots porte‑torpilles ; une digue appuyée sur la batterie basse fut construite et forma un petit port abrité. La batterie dite du Ravin, à l’abri des coups du large, fut édifiée en 1885‑1886. En 1905, la revue Armée et Marine décrit la batterie équipée de pièces de 320 mm et note que certaines batteries, comme le Mengam et Dellec, sont à ciel ouvert, au champ de tir limité à 30 degrés et ne pouvant tirer qu’un coup par pièce sur un navire passant devant elles. Un incendie en septembre 1906, dans les landes et pins environnants, menaça le fort et détruisit une petite partie de ses abords. Aujourd’hui, la partie basse du fort est gérée par le club nautique de la Marine à Brest, tandis que la partie haute sert pour des essais de radars ; une rampe imposante, construite dans les années 1960, relie le port à la partie haute pour y acheminer par mer les équipements de test.