Origine et histoire du Fort-les-Bains
Perché sur un piton dominant la vallée, le confluent du Tech et du Mondony et la ville des Bains d'Arles (aujourd'hui Amélie-les-Bains), le Fort-les-Bains commande les passages vers Saint-Laurent-de-Cerdans. Édifié sur l'emplacement d'une tour primitive rasée en 1668, il a été construit entre 1670 et 1674 d'après les plans de l'ingénieur Jacques Borelly de Saint-Hilaire, sous l'exécution de M. Rousselot. Conçu comme un petit fort bastionné, il remplace donc une structure défensive antérieure intégrée aux premiers projets de fortification après le traité des Pyrénées. Les Espagnols l'ont assiégé en 1674 ; il subit ensuite un blocus en 1793 et fit l'objet d'un siège durant la période 1793-1794, les sources signalant des éléments chronologiques variables. En 1679, Sébastien Le Prestre de Vauban visita le site et proposa des améliorations auxquelles le fort fut partiellement adapté. Il a également servi, sous Louis XIV, comme prison d'État lors de l'affaire des poisons (1682-1683). Occupé par l'armée jusqu'au XIXe siècle, il accueillit encore des soldats pendant la construction de l'hôpital thermal des armées au milieu du XIXe siècle. Classé au titre des monuments historiques le 18 décembre 1909, il fut acquis peu après par Anthème Charles Marc et son épouse Fanny Marc, sculptrice ayant exposé notamment au Salon de Paris et au Palais des Beaux-Arts de Monte Carlo. Devenue propriétaire unique à la mort de son mari, Fanny Marc fit don du fort dans les années 1930 à une association dédiée aux blessés du poumon, qui l'utilisa comme lieu de convalescence. La vétusté et le manque d'hygiène entraînèrent la fermeture du site dans les années 1960 ; la propriété fut ensuite pillée et dégradée. À la fin des années 1990 et au tournant de l'an 2000, la Chaîne Thermale du Soleil, devenue propriétaire, a entrepris des travaux de réhabilitation modestes. Le Fort-les-Bains figure parmi les fortifications de Vauban inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2008. Aujourd'hui, le fort et son chemin d'accès sont en propriété privée ; ils ne sont ni visitables ni accessibles au public. Par toponymie, le nom Fort-les-Bains provient de la localité anciennement appelée Les Bains d'Arles, rebaptisée Amélie-les-Bains au XIXe siècle. Parmi les personnalités liées au fort, Joseph Sanguinet fut chirurgien major avant 1715 ; sa descendante est l'ancêtre du géographe Paul Vidal de la Blache.
