Fort Paté à Blaye en Gironde

Patrimoine classé Patrimoine militaire Fort Patrimoine défensif

Fort Paté

  • 2 Allée Marines
  • 33390 Blaye
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Fort Paté
Crédit photo : GBR2blaye - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Le Fort-Pâté et ses casemates avec le sol de leur parcelle d'implantation (cad. AX 1) : classement par arrêté du 9 octobre 2013

Origine et histoire du Fort Paté

Le fort Paté est un ouvrage militaire érigé sur l'île Paté, dans l'estuaire de la Gironde, sur la commune de Blaye. Il forme, avec le fort Médoc et la citadelle de Blaye, le triptyque conçu par Vauban pour protéger Bordeaux et son port en empêchant le passage des navires ennemis. Vauban fit élever, en 1689, la tour elliptique qui constitue le noyau du fort, et la construction s'acheva en 1693. Louis XIV valida la construction en 1690. Conçu pour être compact, le fort est une tour de maçonnerie elliptique de douze mètres de haut, crénelée et entourée à l'origine de quatre bastions et d'une demi-lune non réalisés dans leur totalité en raison de l'instabilité des sols. Les murs mêlent pierre de taille et brique, cette dernière étant notamment employée sur la face extérieure des créneaux exposés aux tirs. Au rez-de-chaussée, des salles ceinturent le magasin à poudre et comportent 32 meurtrières ; un escalier à vis mène à l'étage. La terrasse abrite le corps de garde, la cuisine et deux petites salles protégées par des embrasures, ainsi que des guérites d'observation et des gargouilles pour l'évacuation des eaux ; la toiture alimentait une citerne située sous la grande galerie voûtée du rez-de-chaussée. L'ensemble présente une architecture relativement minimaliste, davantage dissuasive que strictement défensive. L'armement, tel que mentionné sur une carte de 1759, comprenait notamment des pièces de 36, 24 et 12 livres ; les plus lourdes étaient probablement placées sur la batterie basse, au pied du fort, pour tirer à la ligne de flottaison. La galerie de tir du rez-de-chaussée, rythmée par les meurtrières, protégeait les artilleurs de la batterie basse, tandis que la terrasse permettait des tirs destinés à démâter les navires. L'évolution des embrasures de la terrasse reflète le changement des pratiques d'artillerie : la fonction de tir s'est progressivement déplacée vers quatre casemates au pied du fort, vraisemblablement construites au XIXe siècle, et la terrasse est devenue principalement un chemin d'observation. La position du verrou défensif a elle aussi évolué au XIXe siècle avec l'accroissement de la portée des canons, se déplaçant plus en amont de l'estuaire. Le site repose sur un banc de sable non stabilisé apparu quelques décennies avant la construction; pour le soutenir, on posa un double grillage de bois sur la surface du fort et on entreprit des consolidations des berges. Dans la région, on utilisait des briques locales appelées «mounaques», fabriquées à partir d'un mélange de gravier, sable, eau et de matières fécales humaines et animales collectées, qui, selon des études modernes, conféraient à ces matériaux des propriétés hydrofuges et une résistance comparable à celle d'un ciment quand elles étaient associées à du calcaire broyé. Ce renforcement de la base, complété par la fixation des sédiments par la végétation, a favorisé la stabilisation et la fertilité de l'île, permettant l'édification de bâtiments plus importants. Les érosions restaient toutefois perceptibles, notamment sur le côté du Médoc, ce qui entraîna des campagnes régulières de consolidation à partir du début du XVIIIe siècle. Le nom de l'île a connu des variantes : elle fut surnommée «Isle Chiabrena» en référence à la matière utilisée pour les briques locales, puis, par décret royal et pour améliorer son image, le fort prit le nom de «Fort Pâté», le roi estimant que la fortification évoquait la forme ronde de son pâté préféré. En 1948, il a été acheté aux Domaines par un notaire médocain; le fort a été inscrit aux monuments historiques en 1935 puis classé en 2013. En 2008, le fort Paté, la citadelle de Blaye et le fort Médoc ont été intégrés au Réseau des sites majeurs de Vauban, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. En 2014, les descendants de la famille propriétaire ont décidé de mettre le fort en vente. Des illustrations du site comprennent une coupe du fort, une carte de l'estuaire et une vue depuis le bac.

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