Patrimoine classé
Le fort : classement par arrêté du 25 avril 1903 et par arrêté du 14 novembre 1925 - La totalité de l'enceinte du fort, y compris les tours et autres ouvrages de défense qui s'y rattachent : classement par arrêté du 22 janvier 1906 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château (cad. 521 à 523) : classement par décret du 22 janvier 1926 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château (cad. 514, 515) : classement par décret du 22 janvier 1926 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château (cad. 534) : classement par décret du 4 mars 1926 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château : classement par décret du 13 juillet 1926 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château (cad. AM 1) : classement par décret du 20 août 1926 - Les parcelles de terrain avoisinant l'ancien château (cad. 513) : classement par arrêté du 12 mai 1927 - La parcelle de terrain avoisinant l'ancien château (cad. AN 263) : classement par arrêté du 28 mai 1927 - La parcelle de terrain communal aux abords du fort (cad. 79p) : classement par décret du 8 novembre 1939 - Les parcelles de terrain à l'intérieur de l'enceinte fortifiéee (cad. 47, 47p, 52, 53, 60) : classement par arrêté du 19 décembre 1947 - Les parcelles de terrain à l'intérieur de l'enceinte fortifiéee (cad. 14, 16p) : classement par arrêté du 19 décembre 1947 - Les parcelles de terrain à l'intérieur de l'enceinte fortifiéee, contenant l'ancienne abbaye Saint-André (cad. 1 à 10, 15, 20 à 33, 35 à 46, 48, 49, 51p, 58, 59, 61 à 63, 66, 67p, 68, 70 à 72) : classement par arrêté du 19 décembre 1947 - Les parcelles de terrain à l'intérieur de l'enceinte fortifiée (cad. 34, 64, 65) : classement par arrêté du 19 décembre 1947
Origine et histoire du Fort Saint-André
Le fort Saint-André est une enceinte fortifiée implantée sur le mont Andaon qui domine Villeneuve-lès-Avignon. Au sommet du mont, une communauté religieuse est mentionnée dès la fin du premier millénaire ; l'évêque d'Avignon fait alors don des églises Saint-Michel, Saint-André et Saint-Martin, ouvrant une phase de reconstruction. L'église Saint-Martin est rebâtie en 1024 et l'église Saint-André est consacrée en 1118 par le pape Gélase II. Au XVIIe siècle, l'abbaye passe aux mains des Bénédictins de Saint-Maur, qui entreprennent de vastes travaux et font appel à des architectes réputés de la région d'Avignon, dont François de Royers de la Valfenière, Jean Franque, Pierre Mignard et Jean-Ange Brun. En septembre 1792, les religieux sont expulsés ; l'abbaye est vendue comme bien national et, après son acquisition en 1798 par Pierre-Ignace Guiraud, une grande partie des bâtiments monastiques et des constructions mauristes inachevées est livrée à la démolition, à l'exception d'une infime portion. À la fin du XIIIe siècle, Philippe le Bel échange le Maine et l'Anjou contre une seigneurie en Avignon et, pour protéger la frontière marquée par le Rhône, il favorise la fondation de Villeneuve-lès-Avignon ; l'acte de 1292 prévoit la fortification de l'accès au pont d'Avignon. Entre 1300 et 1307 est élevée la tour dite Philippe le Bel sur la rive droite du fleuve. La fortification du mont Andaon est ensuite entreprise sous Jean II le Bon afin d'affirmer la puissance royale face aux terres de l'Empire et à la papauté d'Avignon, et pour protéger l'abbaye bénédictine et le bourg Saint-André, attesté depuis le Xe siècle. Le fort et le mur d'enceinte entourant l'abbaye sont construits en plusieurs phases durant la seconde moitié du XIVe siècle ; Jean de Loubières, dit Jean de Louvres et architecte du palais des papes, achève l'ensemble sur ordre de Charles V. Le site reste occupé par une garnison jusqu'à la Révolution française. Le fort se compose d'une enceinte bordée de tours et d'un châtelet d'entrée encadré par deux tours jumelles, depuis lesquelles la vue s'étend sur Avignon, la vallée du Rhône, le mont Ventoux, les Alpilles et Villeneuve-lès-Avignon. Le châtelet, surnommé « château royal », couronné de mâchicoulis et relié au chemin de ronde, abritait les locaux du châtelain et du viguier ; l'accès se fermait par deux herses dont la salle supérieure contenait les treuils, et la salle du viguier, à droite de l'entrée, porte les armes royales sur une clé de voûte. L'enceinte, longue de 750 mètres, comporte notamment la tour des Masques, située au point le plus élevé ; cette tour, aux dimensions intérieures remarquables, renferme une seule salle très haute marquée de nombreux graffitis de soldats et de prisonniers. Dans l'enceinte subsiste par ailleurs la chapelle de Belvézet, datée du XIIe siècle. Le fort Saint-André est protégé au titre des monuments historiques : il est classé par arrêtés du 25 avril 1903 et du 14 novembre 1925, et l'ensemble de son enceinte et de ses ouvrages de défense est classé par arrêté du 22 janvier 1906. Les parcelles environnantes ont fait l'objet de classements par décrets des 22 janvier 1926, 4 mars 1926, 13 juillet 1926, 20 août 1926 et 8 novembre 1939, ainsi que par arrêtés des 12 et 28 mai 1927, et les parcelles intérieures, dont l'ancienne abbaye Saint-André, sont classées par arrêté du 19 décembre 1947.