Origine et histoire
Le fort Saint‑Louis, également nommé fort des Vignettes, est une tour à canons édifiée à Toulon en 1534 par l'ingénieur Saint‑Rémy sur l'initiative de François Ier pour protéger la ville contre les incursions barbaresques après le pillage de 1530. Dans le cadre du projet général de défense de la rade de 1692, Vauban proposa l'édification d'une tour et d'une batterie à la mer sur le port des Vignettes, point vulnérable au nord de la petite rade. L'ouvrage, revu par Niquet, fut construit sous la surveillance de Cauchy de Chaumont par l'entrepreneur César Aiguillon entre 1692 et 1696; la tour subit un effondrement partiel en 1696, dut être rétablie et le chantier fut achevé en 1697. Lors du siège de Toulon par le duc de Savoie en 1707, le front de terre et la tour furent ruinés; ils furent reconstruits l'année suivante avec quelques modifications mineures, et le fort prit alors le nom de Saint‑Louis. Au cours du XVIIIe siècle, l'armement évolua: en 1743 le fort comptait neuf canons de 24 livres, en 1747 dix‑huit pièces (la moitié de 36 livres de marine et l'autre de 12), et en 1770 trois des canons de 36 étaient hors service avant d'être rétablis en l'an II tandis qu'il ne restait plus que deux pièces de 12. En réponse à une demande de la commission de défense des côtes de 1841, le parapet de la batterie basse fut transformé en 1846 en un épaulement de terre destiné à recevoir trois canons de 3 livres et trois obusiers de 22 cm. Les emplacements de tir furent perfectionnés en 1862 et, après 1872, le nouvel armement de la batterie de côte comprenait trois canons rayés de 160 mm. Après 1895, le fort servit de poste d'observation et de commande de torpilles pour la Marine, puis, après 1908, d'un poste photoélectrique du Génie équipé d'un projecteur. En 1930 un bâtiment neuf fut édifié sur le fort pour abriter des appareils de télécommande. Après l'occupation allemande, en 1950, le fort fut restauré ; il figure à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, un arrêté du 29 novembre 1948 étant mentionné dans les sources. Au cours de ces travaux, l'épaulement de 1846 fut supprimé, tandis que le bâtiment de 1930 fut conservé. Le fort n'est pas ouvert au public lors des journées du patrimoine depuis 2010, car il est réservé au Club nautique de la Marine nationale.