Forteresse de Mornas  dans le Vaucluse

Patrimoine classé Patrimoine défensif Forteresse

Forteresse de Mornas 

  • 48-76 Grande Rue
  • 84550 Mornas
Forteresse de Mornas 
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Crédit photo : Yodie - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Château (restes du) : inscription par arrêté du 20 mai 1927

Origine et histoire de la Forteresse

La forteresse de Mornas, dont subsistent les restes du château, s'élève sur un éperon rocheux de la rive gauche du Rhône et domine le village de Mornas et la vallée environnante. Occupant un plateau d'environ 200 m sur 70 m et culminant à 150 m au‑dessus du fleuve, l'ensemble adopte une forme globalement trapézoïdale, le grand côté tourné vers l'ouest et le Rhône. Son histoire est étroitement liée au cours du Rhône, qui a pu constituer une frontière et un axe de circulation dès l'époque gauloise. Le site servait d'observation et de contrôle de la navigation sur le fleuve, activité favorisée par les pratiques portuaires et commerciales de la région. La bataille de Vindalium, livrée au pied de la ville d'Aéria entre les Gaulois salyens et les Romains appelés par les Marseillais, marqua l'importance stratégique du secteur. Les Romains entourèrent ensuite le lieu de tours et regroupèrent les armes prises aux vaincus, et la création de la Provincia Romana en 118 favorisa la pacification et l'organisation du territoire. L'oppidum antique fut progressivement démantelé pour empêcher toute révolte, tandis que les Romains fondèrent Orange et firent évoluer l'occupation du sol par des centuriations et de nouvelles voies. La première mention médiévale connue du site date du IXe siècle sous le nom de Rupea Morenata; le castrum médiéval est attesté en 1088 et succéda à l'oppidum antique. Le village se développa au pied de la montagne pendant que la fortification, d'abord probablement en bois, se transformait en place forte en pierre. Propriété successivement de l'abbaye d'Aniane, de l'archevêché d'Arles puis des comtes de Toulouse, Mornas fut âprement disputée en raison de sa position stratégique. En 1209, au cours de la croisade contre les Albigeois, le comte Raymond VI dut céder plusieurs places fortes, dont Mornas, à l'Église; la cité passa ensuite alternativement sous contrôle comtal, royal et papal jusqu'au XIIIe siècle. La forteresse fut placée sous la tutelle des chevaliers de Saint‑Jean de Jérusalem avant d'être cédée en 1305, la charge d'entretien pesant lourdement sur ses détenteurs. D'importants travaux ont été réalisés aux XIVe et XVIe siècles, et la place joua un rôle de défense pendant la guerre de Cent Ans, notamment contre les compagnies de routiers. Aux guerres de Religion la forteresse, négligée, tomba facilement en 1562 entre les mains des troupes protestantes de Montbrun, lieutenant du baron des Adrets, qui firent précipiter des réfugiés et des soldats depuis la falaise. Par la suite, Mornas passa alternativement aux mains des catholiques et des huguenots, puis perdit progressivement son rôle militaire à la fin du XVIe siècle et tomba en déclin. Redécouverte dans le dernier tiers du XIXe siècle, la citadelle a fait l'objet d'un classement aux monuments historiques en 1927 et d'un effort de restauration engagé à partir de 1977 par l'association des Amis de Mornas. Depuis la fin des années 1970, cette association poursuit la réhabilitation du site et organise de nombreuses animations estivales et reconstitutions. Sur le plan architectural, la forteresse s'articule autour d'un ensemble nord, reconstruit au XIIe siècle, et d'une basse‑cour au sud, reliée à la défense du village. L'accès principal est protégé par une barbacane suivie d'une chicane datées du XIVe siècle, complétées par une casemate du XVe siècle. L'esplanade intérieure est bordée à l'est par la porte d'accès, des citernes et des logis restaurés, tandis qu'au sud se dresse un donjon quadrangulaire, attribué au XIIIe siècle, haut d'environ 20 mètres. Au sud‑est se trouve une chapelle à nef unique de trois travées voûtée en plein cintre et terminée par une abside en cul‑de‑four; cet édifice, d'architecture vraisemblablement romane, a été largement restauré dans les années 1980. L'abside fut intégrée au rempart défensif au XIVe siècle. La partie nord est séparée de la basse‑cour par deux douves sèches successives; la basse‑cour, vaste et ceinturée par une enceinte du XIVe siècle, se raccordait autrefois au système défensif du village. La longueur totale des courtines atteindrait près de deux kilomètres, et les différentes parties du site sont difficiles à dater avec précision en raison d'une continuité de style militaire. Les vestiges offrent aujourd'hui un panorama sur la vallée du Rhône et constituent un témoin majeur de l'évolution militaire et urbaine du site du haut Moyen Âge à la période moderne.

Liens externes