Origine et histoire des fortifications
Les fortifications de Capdenac, dans le Lot, forment un long développement de murailles comprenant sept portes. Elles protègent un éperon barré de plan triangulaire, dominé sur deux côtés par des falaises surplombant le Lot ; le troisième côté constituait l’axe de défense le plus vulnérable. Le donjon, décrit comme du XVe siècle et doté d’un escalier menant à la plateforme, constitue la dernière défense de la citadelle et était accessible depuis l’intérieur par une porte située au niveau du deuxième étage. Le site fut fortifié dès l’époque gauloise et a été évoqué comme l’un des emplacements possibles d’Uxellodunum. Les Romains aménagèrent des défenses sur le côté faible et y ouvrèrent une porte flanquée de deux tours circulaires, dite porte de César, détruite en 1865. Ces aménagements romains furent ensuite conservés par les Wisigoths. Au Haut Moyen Âge, saint Géraud, arrière‑petit‑fils de Charlemagne, fut seigneur de Capdenac et fit édifier une église et un prieuré dans le castrum. En 1214, des routiers s’emparèrent de la place forte ; à la demande de Philippe Auguste, Simon de Montfort réunit les États du Quercy pour obtenir leur reddition, acte signé à Figeac le 23 octobre. La ville, florissante au Moyen Âge, possédait un donjon dit construit au XIIIe siècle pour loger une garnison. Les Anglais tentèrent de s’emparer de la place en 1317 sans succès, mais Capdenac fut ensuite prise pendant le règne de Charles VI. Aux XIVe et XVe siècles, les fortifications furent renforcées : sur le côté faible, deux enceintes séparées par un fossé multipliaient les obstacles pour les assaillants. Pour atteindre la ville, il fallait franchir successivement quatre portes : la première enceinte comportait trois portes successives — une dans une encoche sous les remparts, la porte de César puis la porte de Gergovie — formant une barbacane. Venaient ensuite un fossé taillé dans le rocher franchi par un pont‑levis, puis la porte comtale donnant sur la rue de la Peyrolerie, ancienne voie commerciale. Au‑delà se trouvait la citadelle, organisée en deux enceintes indépendantes des remparts urbains. Sur le côté sud, la porte dite Vigane ou Narbonnaise, protégée par une barbacane, commandait l’accès à la route reliant Limoges à Narbonne. En 1445, Charles VII saisit les biens du comte d’Armagnac Jean IV, dont Capdenac, et les réunit à la Couronne. François Ier donna ensuite Capdenac au duc d’Alençon Charles IV, puis la seigneurie passa à Galiot de Genouillac, grand maître de l’artillerie et sénéchal de Quercy ; sa fille contribua à la diffusion du calvinisme. La majorité de la population devint protestante et Capdenac figura parmi les quarante places fortes mentionnées par l’édit de Nantes. Sully acquit Capdenac en 1614, y séjourna après sa disgrâce et fit améliorer les fortifications extérieures ; en 1622, après le siège de Montauban, il remit la place au roi Louis XIII. Les fortifications de Capdenac ont été classées au titre des monuments historiques le 16 mai 1911.