Origine et histoire des fortifications
Les anciennes fortifications de Cernay sont surtout représentées par la tour d'angle sud-est, située 12 rue James-Barbier ; elle est la seule à demeurer entière et se présente relativement bien conservée. Elle mesure environ 9 m de hauteur pour un diamètre d'environ 11 m. Construite en grès rouge des Vosges, sa partie inférieure est en pierres de taille à bossages, tandis que la partie supérieure est en moellons aux assises irrégulières. Le parapet est souligné d'une corniche à grande gorge et de gargouilles de forme simple. Deux embrasures s'ouvrent à l'ouest et trois à l'est ; elles sont ébrasées en gradins et derrière elles sont ménagées des niches. L'épaisseur du mur est d'environ 3 m à la base et d'environ 2,45 m dans la partie supérieure, qui forme une plate-forme. L'intérieur présente une voûte en calotte construite en moellons. La communauté de Cernay fortifie son cimetière dès 1188. En 1268, Cernay est citée comme "oppidum", ce qui indique l'existence de fortifications munies de deux portes orientées vers Belfort et Thann. La Neutor, ou Nouvelle Porte, vers la plaine est postérieure à 1439. Aux XVIe siècle, les défenses sont adaptées à l'artillerie, comme en témoigne la tour conservée rue James-Barbier. Pendant la Révolution, murs et fossés sont vendus à des particuliers ; des habitations contiguës utilisaient déjà le mur comme gouttereau arrière et l'ensemble avait perdu son intérêt militaire. Les portes sud (vers la Thur) et est (vers Colmar) ont été détruites au XIXe siècle (1826, 1833 et 1846). Lors des combats de 1914-1918, les fortifications, déjà partiellement dénaturées — la tour de la rue James-Barbier supportait une terrasse depuis la fin du XIXe siècle — et en partie détruites, ont été très endommagées. Lors de la reconstruction, seule la porte de Thann a été restaurée en restituant l'aspect ancien présumé de l'ouvrage. Les tours d'angle nord-ouest et sud-ouest ont été converties en habitations ; la tour sud-est de la rue James-Barbier est la seule à conserver son aspect ancien, tandis que la tour d'angle nord-est a disparu. Aucune trace objective d'un château appuyé sur les fortifications n'a été relevée (Bernhard Metz, Alsatia Munita). L'ensemble est classé au titre des monuments historiques depuis 1937 et comprend une tour d'artillerie à deux étages de canonnières du XVIe siècle.