Origine et histoire des fortifications
Les fortifications de Toul sont classées au titre des monuments historiques depuis 1941 ; la porte de Metz est inscrite depuis 1929. Après le traité de Ryswick en 1697, Toul retrouve une valeur stratégique : le roi de France lui donne le statut de place de troisième ligne et Vauban conçoit en 1698 une nouvelle enceinte. Cette enceinte, percée de trois portes et accompagnée d’un développement vers le sud‑est, voit ses travaux commencer en 1699-1700 ; en 1712 les escarpes sont revêtues. Les ouvrages ne seront toutefois jamais achevés : contrescarpes et demi‑lunes sont ajournées pour des raisons budgétaires, sauf une demi‑lune construite en 1725 pour protéger l’entrée de l’Ingressin. Le siège de 1814 met en évidence le manque d’entretien ; des travaux de confortement sont exécutés de 1822 à 1844 et deux casernes de siège sont élevées dans les bastions 38 et 45, en 1832 et 1842. En 1846, le canal est intégré à l’appareil défensif et l’on construit un corps de garde surmontant, la canonnière. Les sièges de 1870 confirment l’obsolescence des enceintes face à la puissance de l’artillerie, qui impose la création de défenses en avant du centre urbain. Après le traité de Francfort et l’annexion de l’Alsace‑Moselle, Toul acquiert une importance stratégique majeure ; c’est le général Séré de Rivières qui dote la ville d’une nouvelle enceinte constituée de forts situés à cinq à sept kilomètres. Entre 1874 et 1914, une infrastructure reposant sur seize ouvrages fait de Toul l’une des plus grandes places fortes. L’enceinte de Vauban est conservée comme enveloppe du noyau central et renforcée : de nouvelles casemates sont construites et les portes Moselle et de France sont élargies et reconstruites en 1882‑1883. La construction en 1886 de la première caserne à l’extérieur de l’enceinte permet ensuite à la ville de se développer au‑delà de cette enceinte ; au sud‑est, le faubourg Saint‑Evre s’étend et sera relié au centre par la porte Jeanne d’Arc percée en 1901. Déclassées en 1922, les fortifications sont néanmoins conservées en raison de la présence de nombreux établissements militaires ; à l’est, les fossés sont remblayés avec les gravats du bombardement de 1940. Après la guerre, les abords de la porte de Metz sont nivelés et une percée est réalisée pour le passage de la route nationale 4 entre les portes Moselle et de France. Parmi les éléments signalés figurent l’enceinte de Toul, la cathédrale Saint‑Étienne et la porte Moselle.