Origine et histoire des Forts et des Défenses
Le fort de Port-Maria, à Locmaria sur Belle-Île-en-Mer, est une fortification du XVIIe siècle édifiée par François de Rohan puis transformée en citadelle par Vauban. L’ensemble est entouré d’une double enceinte et présente une architecture bastionnée avec fossés, bastions, courtines, fausse-braye, embrasures de tir, crêtes de feu, traverses et casemates. Le dispositif défensif comporte un fort de chaque côté de l’entrée de la ria et, au fond de la ria, un réduit construit en 1860. Le réduit est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 octobre 2000. Une cheminée en pierre ornée de deux atlantes, rapportée du château de Rimaison à Bieuzy-les-Eaux et présente dans le réduit, est classée au titre des monuments historiques depuis le 7 janvier 1953.
En 1689, Vauban demande le complément des retranchements par une batterie de trois pièces située au nord de l’anse, batterie attestée dès la fin du XVIIe siècle. En 1747, cette batterie est armée de trois canons de 12 livres. Le 22 avril 1761, au cours de la prise de Belle-Île-en-Mer, la batterie est détruite par des tirs de navires anglais lors du débarquement à Port Andro. Les retranchements maçonnés qui barrent les deux vallons sont achevés dans les années 1770 ; la batterie comporte alors un magasin à poudre et un corps de garde. Restaurée en 1797, elle est équipée de deux canons en 1824.
La Commission mixte d'armement des côtes décide en 1841 de supprimer la batterie tout en prévoyant l’installation d’un poste de garde-côte pour surveiller le port, destiné à être occupé par trente hommes et soutenu par une pièce d’artillerie de montagne. Le corps de garde crénelé n°2 retenu pour ce poste est construit en 1860-1861. Le poste de garde-côte n’est pas conservé par la commission de défense des côtes en 1874. Le corps de garde est déclassé par la loi du 27 mai 1889, remis aux Domaines en juin 1890, vendu à Émile Cazalet, puis cédé en 1895 à la famille Malécot, qui l’aménage en résidence secondaire. Occupé par les Allemands en 1940 et laissé en ruine à la libération en mai 1945, il est restauré dans les années 1950 par la famille Malécot, qui en demeure propriétaire et le propose à la location saisonnière.