Origine et histoire de la Fosse
L’ancienne fosse du Sarteau est un charbonnage de la Compagnie des mines d'Anzin implanté à Fresnes-sur-Escaut ; le gisement y fut le premier exploité dans le bassin minier du Nord‑Pas‑de‑Calais dès 1720. Le fonçage du puits d'extraction, dit puits n°1 ou puits Sud, a commencé le 4 juin 1822 ; le terrain houiller a été atteint le 10 janvier 1823 après sept mois de travaux et la fosse a commencé à produire la même année. Le puits d'épuisement, commencé le 8 août 1823 à une trentaine de mètres à l'est‑sud‑est, porte la dénomination de puits Nord malgré sa position plus méridionale. Quatre jours après le début du fonçage du puits d'épuisement, une venue d'eau a noyé le puits d'extraction ; tout au long de son exploitation, la fosse a subi des entrées d'eau importantes en raison de la proximité de l'Escaut. Le puits d'épuisement a été arrêté en 1860 ; le puits d'extraction a cependant été conservé pour l'aérage des travaux de la fosse d'Outre Wez jusqu'en 1867, date à laquelle il a été définitivement abandonné. Le puits d'épuisement, profond de 116 mètres, a été comblé en 1883, mais sa tour en briques n'a jamais été détruite. Le chevalement du puits nord, en maçonnerie de brique et de forme carrée rappelant un donjon médiéval, a été édifié entre 1823 et 1855 ; il constitue l'un des rares témoins en France des techniques d'exploitation du charbon au milieu du XIXe siècle. Cet ouvrage a été modifié au cours de la Première Guerre mondiale, puis aménagé en blockhaus entièrement bétonné en 1938 et complété d'une casemate au nord. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France a matérialisé les têtes de puits du Sarteau et installé un exutoire de grisou au puits d'épuisement, entretenu par des inspections annuelles du BRGM. Le chevalement et les aménagements militaires associés ont été classés au titre des monuments historiques par décret du 9 mars 1999, annulant l'inscription antérieure du 8 octobre 1984. La fosse du Sarteau fait aussi partie, depuis le 30 juin 2012, des 353 éléments inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO sur 109 sites, constituant le site n°4 ; le périmètre comprend notamment la tête de puits matérialisée dite Sarteau Extraction (1823‑1861), une plaque commémorative de rénovation, l'exutoire de grisou, le bunker avec sa fenêtre de tir et la vue d'ensemble du puits d'épuisement. Le terril n°190, dit Pont du Sarteau, situé au sud de la fosse, est plat, étendu, de faible hauteur et boisé ; il longe l'ancienne ligne Saint‑Amand‑les‑Eaux–Blanc‑Misseron et a été partiellement exploité.