Four des Casseaux à Limoges en Haute-Vienne

Patrimoine classé Patrimoine industriel Four

Four des Casseaux à Limoges

  • 28 Rue Donzelot
  • 87000 Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Four des Casseaux à Limoges
Crédit photo : Babsy - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Four à porcelaine, avec le bâtiment l'abritant fait de deux édifices (cad. EM 295) : classement par arrêté du 6 juillet 1987

Origine et histoire du Four des Casseaux

Le four cylindrique dit « four des Casseaux » est un ancien four à porcelaine situé rue Victor‑Duruy à Limoges, près des rives de la Vienne. Il est désigné dans les sources sous le nom d’Ancien four à porcelaine G.D.A. et figure parmi les cinq vestiges de fours ronds encore présents à Limoges ; c’est le seul à être classé au titre des monuments historiques et à être ouvert au public. Les sources indiquent qu’il a été édifié pour la société Gérard, Dufraisseix (et Morel/Abbott selon les mentions) ; sa date de construction est donnée de façon divergente, 1884 dans certains récits et 1900 dans d’autres. Appelé aussi four à globe ou four à flamme renversée du système Minton, il a été construit par Pierre Blondeau et transformé dans les années 1920 par l’entreprise de fumisterie Lamour et Leclerc. Son arrêt d’exploitation est lié à l’adoption des fours tunnels à gaz dans l’industrie porcelaine, processus situé dans les années 1950 et précisé « vers 1959 » dans certaines sources. L’association Espace‑Porcelaine a obtenu un bail emphytéotique, a sauvé le bâtiment des ruines en 1987, et a ouvert le site au public en 1992 en y aménageant un espace muséographique. Le four est classé monument historique depuis le 6 juillet 1987 et a été intégré à l’inventaire général du patrimoine culturel dans le cadre d’une opération thématique sur le patrimoine industriel de Limoges. Sur le plan technique, il est construit en briques réfractaires cerclées de fer, au nombre d’environ 120 000, et présente un diamètre de 7,74 mètres ; sa hauteur est de 12 mètres sous le globe et de 21 mètres en incluant la cheminée, qui dépasse le lanterneau du toit. Les descriptions mentionnent un volume de 80 mètres cubes ou, selon d’autres indications, d’environ 100 mètres cubes, capacité qui permettait la cuisson simultanée de quelque 15 000 pièces. Le four est décrit tantôt à dix alandiers, tantôt à huit, et fonctionne selon le brevet Minton déposé en 1873 par Herbert Minton et Léon Arnoux ; il est donc représentatif d’une technique au charbon dite « à flamme renversée ». Son organisation comprend deux chambres de cuisson : le « laboratoire » inférieur, où la flamme pénètre d’abord et où s’effectue la seconde cuisson dans le bain d’émail à environ 1 400 degrés, et le « globe » supérieur, destiné au dégourdi, première cuisson aux alentours de 900 degrés. Les pièces étaient disposées dans des contenants nommés gazettes, la flamme traversait des carneaux disposés dans le sol du laboratoire pour atteindre le globe, et la cheminée est pourvue d’un clapet permettant de régler le tirage. Témoignage rare de l’intense activité porcelainière limougeaude du début du XXe siècle, ce dernier grand four rond dit « à flamme renversée » conservé en France constitue un site patrimonial et touristique majeur de la ville. L’ancienne usine qui l’abrite a connu plusieurs transformations et propriétaires, et l’ensemble du site est aujourd’hui valorisé par des visites guidées et des expositions thématiques organisées par l’association.

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