Origine et histoire des Fours à boulets
Les fours à boulets des îles de Lérins sont situés sur l’île Saint-Honorat et l’île Sainte-Marguerite, dans le golfe de La Napoule au large de Cannes (Alpes-Maritimes, Provence‑Alpes‑Côte d’Azur). À son arrivée à l’armée des Alpes en 1793, le général Bonaparte ordonne l’édification de batteries sur ces îles pour assurer la défense de la côte. Sur Sainte‑Marguerite sont installées la batterie du Dragon à l’ouest et, à l’est, les batteries de la Convention et du Vengeur ; sur Saint‑Honorat figurent la batterie des Braves Gens, à l’ouest sur la pointe du Barbier, et la batterie des Républicains, à l’est sur la pointe Saint‑Féréol. Quatre fours à boulets sont construits pour approvisionner ces batteries : deux pour les batteries du Dragon et du Vengeur sur Sainte‑Marguerite, deux pour les batteries des Républicains et des Braves Gens sur Saint‑Honorat. Ces installations servaient à chauffer des boulets au rouge pour tirer des projectiles incendiaires contre les navires de guerre. Les fours produisaient en moyenne un boulet incandescent toutes les dix minutes ; le chauffage durait environ trente‑cinq minutes. Le boulet était enfourné dans la partie haute, guidé par des rails vers la partie basse où un foyer latéral envoyait les flammes vers la cheminée et réchauffait la voûte ou réverbère. Une pince permettait de saisir le boulet rougi pour le charger dans le canon ; la charge de poudre était alors tassée puis protégée par un bouchon de paille mouillée ou de glaise avant d’introduire le boulet chaud. Les deux fours de l’île Saint‑Honorat sont classés au titre des monuments historiques depuis le 22 octobre 1908.
