Origine et histoire des Fours à chaux
Les fours à chaux de la Veurière, situés à Angrie dans le Maine-et-Loire, forment un ensemble industriel composé de trois fours principaux déjà mentionnés sur le cadastre de 1832 et documentés en 1857. Chacun de ces fours atteint environ 15 mètres de hauteur; leur diamètre, en forme de tonneau, varie d'un à deux mètres, et ils s'inscrivent dans un massif bâti long d'environ 150 mètres. Le massif, élevé en granit et schiste rouge, est flanqué de contreforts; ses baies sont en plein cintre et un appentis lui est adossé. L'intérieur des fours est en étoile et le déchargement s'effectue selon un dispositif tridirectionnel. Le chargement s'opérait par une rampe d'accès supérieure; la calcination était continue et se poursuivait, pendant plusieurs jours, par une courte flamme alimentée au charbon et au coke. Le premier four fut construit en 1824 pour Ferdinand Cadorais, dans le pré de la Veurrière, et l'usine fut déplacée de quelques dizaines de mètres vers l'ouest au troisième quart du XIXe siècle. Charles de La Brosse-Flavigny fit édifier trois fours supplémentaires, une maison et des entrepôts en 1850 et 1866, et une machine à vapeur fut installée en 1863 dans une carrière au sud des fours pour remonter la pierre. Le charbon destiné à la cuisson provenait de Montrelais (44) et, à la fin du XIXe siècle, la production atteignait 18 500 hectolitres. En 1889 l'usine appartient à la Société des Fours à chaux de la Veurrière, qui possédait également les usines de la Fresnaie et du Four Saint-Pierre; la société est déclarée en faillite en 1911 et la production s'arrête en 1913. Les fours ont finalement cessé leur activité au milieu du XXe siècle. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques en 1980.