Origine et histoire de la Galerie
La galerie Bordelaise, aussi appelée galerie de la Torre, est une galerie commerçante couverte située à Bordeaux. Elle est, avec le passage Sarget, l’un des deux passages couverts de la ville et a connu un grand succès durant la première moitié du XIXe siècle. Sa construction a commencé en 1833 sous la direction de l'architecte départemental Gabriel-Joseph Durand ; elle a été ouverte au public le 1er avril 1834 et inscrite au titre des monuments historiques en 1975. La galerie traverse un îlot en diagonale, reliant l'angle formé par les rues de la Maison-Daurade et des Piliers-de-Tutelle à celui des rues Sainte-Catherine et Saint-Rémi. Elle a été créée à l'initiative de quatre riches négociants latino-américains venus du Mexique — le marquis de la Torre et MM. Gimet, de Yrigoyen et Caillavet — et Ramona de la Torre, née à Veracruz, a participé à sa construction. La galerie est une propriété privée répartie entre 65 copropriétaires, dont plusieurs commerçants ; le passage reste public et classé, et la rénovation dépend d'un accord de financement entre les différents propriétaires. L'ensemble des travaux a été estimé à 3 millions d'euros ; une première tranche d'un million a commencé en septembre 2015, financée à 25 % par la ville et à 35 % par l'État, avec l'architecte Denis Boullanger chargé de la maîtrise d'œuvre. Le passage s'ouvre, à chacune de ses entrées, par trois arcades en plein cintre fermées par des grilles et précédées d'un vestibule côté rue des Piliers-de-Tutelle et de deux vestibules côté rue Sainte-Catherine. Des colonnes corinthiennes couplées en marbre soutiennent un entablement très orné, décoré de palmettes, d'instruments de musique, de flambeaux, de tyrses et de crotales, et les écoinçons des arcs sont remplis de couronnes végétales entourant une rose stylisée. Le passage est couvert par une grande verrière ; les magasins occupent quinze travées formées par les grandes arcades, contenues par des pilastres dont les tympans sont garnis de remplages en fer. Les chapiteaux sont ornés de stucs aux motifs variés ; au‑dessus des arcades, un bandeau sépare un second niveau percé de fenêtres rectangulaires avec appuis à croisillons en bois, et l'ensemble est couronné par une corniche à modillons. Conçue en diagonale au sein de l'îlot, la galerie est l'un des rares exemples de ce type et présente à plusieurs endroits le motif de la corne d'abondance. Elle est documentée par des gravures anciennes, notamment une estampe de Constant (1837), ainsi que par des photographies et relevés montrant les grilles d'entrée, les doubles colonnes à chapiteau corinthien, l'ornementation de l'architrave, le décor pompéien, la voûte en berceau au niveau du rétrécissement, les miroirs sur pilastres et les logements sous et au‑dessus de la verrière ; une nouvelle verrière a été réalisée en avril 2016.