Origine et histoire
Le dolmen du Guiliguy est une sépulture néolithique située sur la commune de Ploudalmézeau, dans le Finistère. Il est mentionné dès 1907 par Paul du Châtellier et classé au titre des monuments historiques par arrêté du 4 mars 1921. La fouille menée en 1992 par Michel Le Goffic a montré qu'il s'agit d'une sépulture à entrée latérale entourée à l'origine par un péristalithe, antérieurement confondu avec un cromlech dont cinq blocs en arc de cercle sont encore visibles. L'édifice, construit sur un affleurement rocheux, mesure 10,40 m de longueur et s'oriente est‑ouest. La chambre funéraire a une longueur de 6,80 m et une largeur comprise entre 1,40 m et 1,70 m ; elle est délimitée par douze orthostates et couverte encore par deux dalles. La cella mesure 1,80 m de longueur. Le couloir d'entrée, situé à l'extrémité est, forme avec la chambre un angle droit. Le passage entre le couloir et la chambre est fermé par une dalle échancrée en chatière haute de 1,15 m, large de 0,76 m et épaisse de 0,15 m. Une dalle correspondant à cette ouverture a été retrouvée lors de la fouille de 1992 ; elle avait été réutilisée pour construire une tombe datée de l'Âge du bronze près de l'entrée du couloir. L'entrée du monument est dallée. Les dalles sont en granite extrait sur place ; le côté érodé a été orienté vers l'extérieur de la tombe. Une des dalles porte une cupule de 7 cm de diamètre et 2,5 cm de profondeur. Sur un affleurement voisin sont visibles sept petites cupules de 30 à 40 mm de diamètre et 9 à 13 mm de profondeur, dont cinq disposées en quinconce ; elles ont été réalisées avec un outil métallique. À l'Âge du bronze, au moins deux sépultures ont été aménagées à proximité. Le mobilier lithique comprend plusieurs grattoirs sur éclat de silex, une armature tranchante, deux fragments de lame retouchée, quatre éclats de haches polies en dolérite et amphibolite, et une pendeloque en roche bleu‑vert. Les tessons de céramique retrouvés, très fragmentés, correspondent à de petits vases à fond rond. La datation radiocarbone des charbons de bois issus des fosses de calage des dalles de la paroi ouest du couloir situe l'occupation entre 3585 et 3161 av. J.-C. Le site est documenté par le rapport de fouille de Michel Le Goffic (1992) et par l'ouvrage de Yohann Sparfel et Yvan Pailler (2009) ; des images sont disponibles sur Wikimedia Commons.
