Origine et histoire de la gare
La gare de La Rochelle-Ville, située sur la commune de La Rochelle (Charente‑Maritime), dessert la ligne de Nantes-Orléans à Saintes, la ligne de Saint-Benoît à La Rochelle-Ville et la ligne vers La Rochelle‑Pallice, partiellement dédiée au fret pour le port. Exploitée par la SNCF, elle assure des TGV quotidiens vers Paris‑Montparnasse ainsi que des Intercités vers Bordeaux et Nantes ; la liaison TGV, inaugurée en 1993, a été portée à 2 h 30 depuis 2017 grâce à la LGV Sud Europe Atlantique. La tour, les façades et toitures, le hall et ses mosaïques sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 27 avril 1984. Des projets de gare avaient été proposés dès 1884 par l'ingénieur Fouan, mais se heurtèrent à l'opposition du Génie militaire et furent abandonnés. Le déclassement de la place décidé en 1902 permit la cession des terrains militaires en 1908 et l'approbation des plans de l'architecte Pierre‑Joseph Esquié en 1909. Les travaux débutèrent en 1910, furent interrompus pendant la Première Guerre mondiale et la nouvelle gare ne fut achevée qu'en 1922 ; elle fut inaugurée en novembre 1922. Le bâtiment, monumental et dominé par un campanile de 45 mètres, est construit en pierre de taille et richement décoré, avec des gravures inspirées de la faune marine. La charpente métallique du bâtiment principal, du hall couvrant les voies et des marquises en façade a été réalisée par l'entreprise Ménard et Gourdon, de Nantes. Le hall des voyageurs était orné de grandes mosaïques exécutées par A. Biret sur des cartons du peintre G. Godefroy ; ces compositions sont actuellement occultées. L'ouvrage à cornes qui occupait le site disparut rapidement pour laisser place au nouveau quartier et à la percée d'une avenue de 30 mètres reliant la gare à la ville. Avant la construction de La Rochelle‑Ville, la ville était desservie par la gare dite « La Rochelle‑PO », ouverte en 1857 par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans, transformée en gare de marchandises en 1922 puis démolie fin 1980. Une autre gare, mise en service par la Compagnie des Charentes en 1871–1872, avait également desservi la ville ; l'État racheta cette compagnie en 1878 et procéda à des réorganisations des dessertes. Dès la fin du XIXe siècle, le trafic s'accrut en raison du tourisme balnéaire et de la position de La Rochelle au croisement des lignes ; en 1891 une voie relia la gare au port de La Pallice. En 1918, le corps expéditionnaire américain utilisa le site inachevé pour assembler des wagons arrivés en pièces détachées, 37 800 véhicules ferroviaires ayant été ainsi montés à La Rochelle ; après la guerre la production fut reprise par la Middletown Car Company puis déplacée à Aytré. La marquise fut partiellement endommagée lors de la tempête de décembre 1999 ; la couverture restante fut déposée en 2005 et une nouvelle verrière en zinc, bois et verre trempé a été installée entre mars 2008 et juin 2009 par l'entreprise Vilquin, l'opération ayant été inaugurée le 6 juillet 2009. Le hall voyageurs a été totalement rénové au printemps 2005 et le lanternon de la tour a été déposé pour restauration fin juin 2024. La gare, de bifurcation, se situe au point kilométrique 178,996 de la ligne de Nantes‑Orléans à Saintes et au PK 140,720 de la ligne de Saint‑Benoît à La Rochelle‑Ville ; son altitude est de +5 m. Elle dispose d'un bâtiment voyageurs ouvert tous les jours avec guichets, automates et d'aménagements « Accès Plus » pour l'accessibilité des personnes à mobilité réduite. La Rochelle est origine et terminus des TGV inOui et Ouigo vers Paris ; pour Ouigo l'aller‑retour est assuré du vendredi au lundi toute l'année et quotidiennement pendant les vacances d'été. La gare est également desservie par quatre allers‑retours Intercités entre Bordeaux‑Saint‑Jean et Nantes et par des TER Nouvelle‑Aquitaine assurant les relations La Rochelle–Rochefort–Saintes–Bordeaux, La Rochelle–Rochefort–Saintes–Angoulême, La Rochelle–Rochefort (cadencée) et La Rochelle–Niort–Poitiers ; en semaine un aller‑retour quotidien La Rochelle–Nantes est assuré par le TER Pays de la Loire. L'installation reste ouverte au fret, accueillant trains massifs, desserte d'installations terminales embranchées et wagons isolés pour certains clients.
